MODERNISATION DE LA CONSTITUTION : VOTE ECRASANT EN FAVEUR DU OUI

En dépit de la campagne médiatique et des interpellations de cinq députés sur les 143 que compte la représentation du peuple gabonais, le projet de loi de modernisation constitutionnelle a été adopté à 120 voix contre 15.

Le projet de loi soumis au vote des 135 députés présent prévoit qu’en cas de vacance du pouvoir l’intérim du président de la République sera assuré par les présidents de l’Assemblée nationale, du Sénat et le ministre de la Défense. Ce point précis est considéré comme un renforcement de la démocratie par les cadres du parti démocratique gabonais ( PDG) pour les défenseurs du projet, les pouvoir d’un président élu au suffrage universel ne pouvaient être remis en cas de transition qu’a un collège de personnalités chargées d’organiser les élections.

Le texte prévoit aussi une contrainte judiciaire pour le Président de la République qui pourra dorénavant être poursuivi pour « violation de son serment ou haute trahison » et autres crimes contrairement à l’idée véhiculée par certains acteurs politiques. En effet, le porte-parole de la présidence de la République a rappelé que l’article 78 qui dispose que « le président de la République qui a cessé ses fonctions ne peut être mis en cause, poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé » existait déjà dans la Constitution révisée en 2018.

Une Opposition face à la réalité du boycott ?

Certes marginalisé aujourd’hui, Jean Ping l’ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016 est considéré par ses anciens compagnons comme l’architecte du Boycott des législatives de 2018. Une stratégie qui n’avait pas été efficace à l’opposition conduite par l’Union Nationale en 2011 quand monsieur Ping était encore membre du Parti au pouvoir.

Les conséquences évidentes de cette stratégie du boycott sont l’incapacité pour l’opposition gabonaise de peser dans le débat républicain sous sa forme la plus démocratique c’est à dire au sein de l’Assemblée nationale. Les appels improductifs à la révolution à chaque projet de loi ( ex: dépénalisation de l’homosexualité) devraient faire repenser aux leaders de l’opposition la pertinence de la politique de la chaise vide.

Se prononçant sur le boycott des législatives en 2018, Mays Mouissi, acteur politique et membre de la société civile a ironiquement déclaré : « Vous pouvez applaudir pour ceux qui vous ont dit il y a 2 ans que le boycott servait vos intérêts. »

Par ailleurs certains observateurs regrettent l’absence de débat de fond sur les sujets nationaux. Sous couvert de l’anonymat un acteur politique, ancien proche de Jean Ping déclarait « Il est triste de voir les acteurs politiques gabonais incapables de faire valoir leurs positions avec des arguments, on est toujours dans un folklore médiocre ou le seul argument est la détestation des individus et non la promotion des idées défendues. Une politique -Kongossa marque de fabrique des réseaux sociaux » 

Le projet de loi adopté le 24 décembre 2020 sera soumis aux sénateurs dans les projets jours. S’il est adopté dans les mêmes termes le Président de la République pourra le promulguer

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