Mutilations Génitales Féminines : des avancées…mais

Les mutilations génitales féminines (MGF) consistent en une ablation partielle ou totale des organes génitaux de la femme, pratiquées pour des raisons non médicales. Des pratiques  principalement infligées à de jeunes filles dont l’âge varie de l’enfance à l’adolescence. Selon l’Organisation mondiale de la santé ,  on estime à 200 000 000  le nombre de jeunes filles et de femmes qui vivent en étant privées d’une partie ou de la totalité de leur organe génitale.

 

Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 3 000 000 de jeunes filles qui sont victimes de ces mutilations d’une autre ère. Leurs conséquences sont multiples et  désastreuses sur la santé de ces dernières.

Présente dans 30 pays à travers le monde, les MGF se concentrent principalement en Afrique de l’ouest, du nord et de l’est mais aussi au Moyen-Orient ainsi que dans quelques communautés Asiatiques. Une liste des pays responsables de ces mutilations a été publiée par Macro et par l’UNICEF. Cette liste fait écho à la prévalence estimée chez les jeunes et les femmes de 15 et 49 ans,  entre 2000 et 2009. Ainsi, pendant cette période, on notera 97, 9 % de victimes de mutilations génitales en Somalie et 0,8 % en Ouganda.

Les raisons données pour justifier ce fléau révèlent un fort désir pour les communautés qui la pratiquent  de conserver leurs traditions ancestrales.

 

DES LAMES, DES RASOIRS ET AVEC … OU SANS ANESTHESIE !

@D.R
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Les mutilations génitales féminines  sont exécutées sans raisons médicales  et les conditions dans lesquelles les victimes se font mutiler les exposent à de nombreuses complications.

Dans le temps,  et de manière traditionnelle, un simple couteau, une lame de rasoir suffisait pour priver les victimes de leurs organes génitaux, souvent sans anesthésie.

4 types de mutilations sexuelles  féminines sont répertoriés. La clitoridectomie  (ablation partielle ou totale du clitoris), l’excision (ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres), et  l’infibulation (rétrécissement de l’orifice vaginal par recouvrement, réalisé en sectionnant et en repositionnant les petites lèvres, ou les grandes lèvres, parfois par suture, avec ou sans ablation du clitoris) et les autres types d’interventions toutes aussi destructeurs pour les organes génitaux des mutilées, et qui consistent à piquer, percer, inciser, racler et cautériser.

 

DE LOURDES CONSEQUENCES ET PARFOIS LA MORT

 

La nouvelle tendance dans certains pays est de pratiquer ces mutilations par un personnel médicalisé. Cependant, la dangerosité de cette intervention n’est pas moindre  parce que réalisée par un corps médical. De nombreuses conséquences peuvent survenir immédiatement après l’intervention telles que des hémorragies, des infections (le  tétanos, à titre d’exemple), un état de choc mais aussi la mort de la personne mutilée.

D’autre part, dans le long-terme, les victimes verront naître, par exemple, des problèmes urinaires, sexuels (douleur pendant les rapports sexuels, diminution du plaisir sexuel), mais aussi des problèmes psychologiques (dépression, anxiété, stress post-traumatique, faible estime de soi).

Des pratiques combattues par des institutions internationales telles que l’UNICEF et certaines communautés, ce qui donnent un brin d’espoir quant au recul progressif de ces actes nocifs.

 

LE DROIT DU COTE DES JEUNES FILLES ET DES FEMMES

 

Sur le plan international, les MGF sont considérées comme une atteinte aux droits des filles et des femmes. Des actions sont menées sans relâche pour que cesse de manière définitive cette pratique d’un autre temps.

Au Royaume-Uni, une mère de nationalité Ougandaise verra sa peine prononcée devant les tribunaux le 8 mars prochain.  Cette dernière est condamnée pour avoir fait subir à sa petite fille de 3 ans une excision, acte illégal dans ce pays depuis 1985.  Cette mère ougandaise sera la première personne condamnée pour de tels faits au Royaume-Uni.

Aujourd’hui, au Sud du Sénégal, selon le rapport annuel de 2016 du Programme conjoint de l’Unfpa-Unicef sur les Mutilations génitales féminines (Mgf), la prévalence de l’excision tout âge confondu est de 47% chez les filles contre 77% chez leurs aînées il y a quelques années. Dans le nord, cette prévalence est de 31% chez les jeunes femmes de plus 15 ans et 22% chez les moins de 15 ans.

Des résultats positifs qui laissent penser à une réelle avancée de la lutte contre les mutilations génitales féminines grâce à l’implication de plus en plus vive des communautés concernées, des ONG et des institutions.

 

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