Les nombreux témoignages émouvants des rescapés d’un ferry qui a coulé dans la nuit du 8 au 9 mars au large de Libreville rapportent qu’un bateau de pêche qui naviguait dans les environs aurait ignoré les appels radio de détresse.
« Malgré les fusées que nous tirions, il y avait un chalutier qui ne répondait pas à nos appels », témoigne un rescapé qui affirme que l’avarie du bateau, parti de Libreville pour Port-Gentil à 18 heures, a commencé vers 20 heures. « Entre 20 heures et 1 heure du matin, on entendait des grincements de tôle et des à-coups entre les colis ».
C’est finalement vers 2 heures du matin que les passagers sont informés que le bateau prend l’eau. Il sombrera définitivement 30 minutes plus tard.
Un équipage incompétent
Sans instructions de la part de l’équipage, les passagers ont dû se débrouiller pour rejoindre les radeaux de survie, qui ont fini par être surchargés. Entre 3 heures et 7 heures, la centaine de passagers qui a réussi à rejoindre les radeaux sera livrée à elle-même avant que le bateau de la compagnie Peschaud n’arrive sur les lieux.
Non-assistance à personne en danger
S’agissant du bateau de pêche qui a refusé de secourir les naufragés, il s’agirait d’un bateau de pêche chinois. « Le capitaine de ce bateau est indigne de faire partie de la communauté des gens de la mer. La solidarité est une valeur cardinale de cette communauté, il doit être poursuivi et sa licence de pêche doit être révoquée », déclare un expert maritime.
Les autorités n’ont pas communiqué sur ce cas de non-assistance en danger qui mérite, si les faits sont avérés, d’être traité avec la plus grande rigueur.
