Le récent soutien de la Confédération française des travailleurs à la « dynamique unitaire » est un des nombreux exemples d’une lecture partisane de la situation, un exotisme des normes syndicales doublé d’un paternaliste propre aux organisations françaises qui s’arrogent des compétences supranationales dès qu’il s’agit des pays africains.
Dieu merci les autorités gabonaises n’attendent pas la CFDT de Laurent Berger pour faire ou non appliquer les lois d’un peuple souverain. Il faut dire que la CFDT comme un nombre important d’organismes de la société civile de gauche participe régulièrement à un Gabon bashing, en effet les risques de répercussions sur eux sont minimes, personne en France ou dans sa ville ne se souvient des propos d’un Yannick Jadot en 2016 sur le Gabon.
Plus personne n’entend parler du sulfureux Vincent Hugueux dont le contrat de lobbying au profit de certains politiques gabonais semble arrivé à son terme.Mais quelle analyse du Gabon n’a-t-on pas entendu de Vincent Hugueux qui ne saurait même pas situer le Gabon sur une mappemonde ?
C’est dans cette stratégie que la CFDT se place, en effet personne dans le bureau de la CFDT ne connait le Gabon au-delà de la victimisation à outrance et des sorties médiatiques d’un LEYAMA ou LIBAMA dont l’influence n’a jamais dépassé le stade de basket d’Awendjé.
En Israel ou même en France, Dynamique unitaire serait considérée comme une organisation violente, ou n’aurait jamais d’autorisation de manifester avec des envies évidentes de troubler l’ordre public. L’évident mélange des genres des animateurs de cette organisation qui se dit syndicale ferait d’eux des interlocuteurs disqualifiés de facto. En l’état le seul équivalent français de dynamique ce sont les black blocs, un groupe de casseurs dont le seul langage est la violence, et qui surfe sur des crises sociales pour tenter de renverser le gouvernement. Devant l’opinion publique française Laurent Berger ne porterait jamais son soutien à une organisation équivalente aux black blocs.
La proximité des principaux animateurs de dynamique unitaire avec une opposition dite radicale n’est pas un secret, Marcel Libama fut représentant de Jean Ping, avant d’échouer à se faire élire sous les couleurs de Jean Ping, à la législature avec un score proche de zéro. Il en est de même de pour jean Remy Yama, et de la porte-parole actuelle de l’organisation.
La même situation en France serait juste impensable, un patron de la CGT ou de la CFDT, porte-parole et représentant d’un candidat à la présidence le lundi, et syndicaliste le mardi. De qui se moque t-on ?
Cette situation n’est possible qu’avec la complicité passive des autorités gabonaises, qui n’ont jamais mis les choses au point et mis les règles légales en matière de syndicalisme, et l’opinion publique gabonaise, dont le buzz rythme la vie.
Un syndicat c’est d’abord une organisation privée, ou une association de personnes dont l’objectif est la défense d’intérêts professionnels communs. Les syndicats ou associations professionnels regroupent des personnes exerçant la même profession, des métiers similaires ou connexes et ils ont pour objet exclusif l’étude et la défense des droits, ainsi que des intérêts matériels et moraux, collectifs et individuels des personnes visées par leurs statuts.
L’appel à l’insurrection de tout le peuple gabonais fait-il partie des statuts de la dynamique unitaire? Combien de membres peuvent revendiquer dynamique unitaire, fiche d’adhésion et listing de cotisation à l’appui ? « Pas plus d’une vingtaine » nous répond un observateur.
La CFDT gagnerait plutôt à éduquer et former les animateurs de la dynamique unitaire à l’action syndicale la vraie, celle qui consiste à défendre les droits des professionnelles membre de l’organisation. Au lieu de verser dans des soutiens qui sentent l’ingérence politique, et la volonté de nuire à l’image du Gabon. Le même Laurent Berger patron de la CFDT qui déclarait ce 07 février 2020 au micro de BFMTV ne jamais s’engager en politique car son organisation est indépendante des partis politiques vient apporter son soutien à la dynamique unitaire dont le bureau est composé d’acteurs politiques reconnus.
L’éparpillement dramatique de la dynamique unitaire sur les sujets politiques montre bien que ses animateurs tentent ,année après année de suivre un agenda politique précis, ou de porter haut une parole politique qui leur est dictée depuis des officines obscures tantôt de l’opposition et parfois du pouvoir.
Pour l’observateur lambda cela est une évidence. La porte parole de la Nouvelle République proche de Jean Ping est aussi curieusement membre du directoire de dynamique unitaire, il serait peut-être temps que les autorités délivrent à Libama et Cie un récépissé pour un parti politique.
L’intelligence des gabonais à l’exception des mêmes badauds fait que les appels à l’insurrection de dynamique n’ont jamais été suivis. Seules les interdictions des autorités policières donnent de la voix au propos de Jena Remy Yama, Sinon ce dernier serait juste un anarchiste anonyme.
Ce soutien ne vaut rien ce qui vaut c’est la capacité à apporter des idées au gouvernement et à challenger des réformes avec des contres propositions. Tout le reste n’est que de la médiatisation à outrance de quelques individus dont faire du bruit est devenu le métier.
Asmah Ndiaye
