POLITIQUE : AU LIEU DE SE REMETTRE EN QUESTION, L’OPPOSITION INSULTE SES DEMISSIONAIRES

Les commentaires peu avenants de certaines personnalités publiques de l’opposition à la suite des nombreuses démissions dans leurs rangs dénotent une manière de faire la politique au Gabon dont le seul but est d’entretenir un climat de haine et de violence entre les habitants d’un même pays au lieu de promouvoir le combat des idées par des projets politiques.

A la tête d’un parti politique qui vient de perdre à la suite de plusieurs démissions pas moins de 10 élus locaux et nationaux, Albertine et Pierre-Claver Maganga Moussavou n’ont pas maché leurs mots pour qualifier leurs anciens compagnons politiques. Si pour Monsieur, il s’agit d’« ingrats » pour Madame, ce sont ces élus démissionnaires « sont sans dignité et ils ont faim ». Jean Valentin Leyama, opposant depuis son limogeage du poste de directeur de cabinet du Président de la République a aussi participé de ce lynchage avec sa petite phrase.

Pour ces leaders de l’opposition, toutes les personnalités qui démissionnent des partis d’oppositions pour rejoindre la majorité présidentielle le font car elles « ont faim ». Cependant, quand la démission se fait dans l’autre sens, il s’agit, d’une « décision digne ».

On se souvient des propos de Jean Ping alors candidat à la présidentielle de 2016 qui qualifiait la démission de René Ndemezo’o Obiang du PDG pour l’opposition de « grosse prise ». La « grosse prise » est finalement retournée dans les rangs du parti au pouvoir, qualifiant au passage ses camarades de l’opposition « d’opposants en carton. »

Au Gabon, c’est l’opposition qui dit ce qui est bien ou mal, ce qui permet à ses leaders de naviguer entre majorité et opposition au gré de leurs intérêts personnels Des postures qui prospèrent depuis des années en partie à cause d’une faible culture politique et d’une pipolisation de la politique sur les réseaux sociaux.

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