POLITIQUE : JEAN PING FACE À L’ÉQUATION DE L’ISOLATION

Dernier soutien de poids de Jean Ping, candidat malheureux à l’élection présidentielle d’août 2016, Jean Eyeghe Ndong, ancien Premier ministre passé dans l’opposition en 2015 vient à son tour d’annoncer son retrait de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR). Un départ qui isole un peu plus, l’ex candidat consensuel de l’opposition dont nombre de soutiens ont rejoint la majorité républicaine.

De 2016 à ce jour, s’il fallait faire un bilan des départs de soutien de l’opposant Jean Ping au sein de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) ont pourrait dire que la saignée est importante.

De Jean De Dieu Moukagni Iwangou à Michel Menga M’Essone, en passant par Jean Gaspard Ntoutoume Ayi à Renée Ndemezo’o Obiang sans oublier Frédéric Massavala Maboumba, Féfé Onanga encore plus récemment, Jean Eyeghe Ndong, impossible de ne pas prétendre que Jean Ping se porte politiquement mal.

En plus de son âge très avancé, si l’homme qui tient sa présidence superficielle dans son QG sis au quartier des Charbonnages rêve toujours de la présidence de la République, l’opposant est plus que jamais fragilisé avec ces départs en cascades. Des départs qui fragilisent sa position en tant que figure de proue de l’opposition gabonaise, quoique depuis quelque temps, ce flambeau a été transféré vers une nouvelle caste d’hommes politiques.

Dans l’imaginaire collectif, personne n’aurait cru à une rupture politique entre Jean Eyeghe Ndong, Jean Ping et la CNR. Mais c’est chose faite ! L’un des derniers réels soutiens de l’opposant gabonais a subtilement confirmé le malaise politique qui plane au sein de la CNR, doublé d’un calendrier politique flou et de l’immaturité politique de certains de ces acteurs qu’il a dénoncé en conférence de presse.

En guise d’anticipation, le dernier Premier ministre de Feu Omar Bongo Ondimba n’a eu de choix que d’emprunter le chemin tracé depuis quelques années par ses anciens camarades du Parti démocratique gabonais (PDG) en se remettant à la disposition de la République.

Une telle rupture n’est pas de nature à fortifier la position de Jean Ping, lui qui semble désormais isolé, en dépit du soutien sous condition de la diaspora gabonaise. Mais même si l’opposant tient ferme à ses convictions politiques, il lui est aujourd’hui presqu’impossible de se remettre politiquement en selle à moins de suivre le chemin de ses camarades et rejoindre soit une opposition républicaine et constructive ou tout simplement revenir à ses premiers amours politiques.

Séraphin Lame

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