La publication, le 6 septembre, par leurs auteurs des photos d’une audience entre le président déchu Ali Bongo et son ancien Premier ministre, qui a eu lieu le 2 juillet, coïncidant avec la diffusion d’une copie d’un prétendu faux projet de constitution, était-elle une tentative de diversion ratée ?
La communication ne semble pas être le point fort des militaires au pouvoir, Les jours passent, et les maladresses s’enchaînent. Selon certains observateurs, la dernière en date est la publication, deux mois plus tard, des images prises lors de l’audience entre Ali Bongo et Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Ces photos auraient été prises par la presse présidentielle, selon l’ancien Premier ministre, qui les a d’ailleurs remerciés pour cette publication tardive. Un remerciement qui semble, à en croire certains, chargé de sous-entendus.
« Merci à la presse présidentielle d’avoir diffusé, ce 6 septembre 2024, des photos d’une audience couverte par elle le 2 juillet 2024 », a déclaré l’ancien Premier ministre, suscitant l’hilarité des internautes. Nombreux y voient une tentative ratée de détourner l’attention publique, alors que circulait au même moment le projet de loi portant sur la constitution de la République gabonaise.
https://x.com/biliebynze/status/1832156713161744417?s=46
Ce document, vivement commenté, a été rapidement démenti par un tweet de la chaîne de télévision Gabon24, dont les compétences en matière constitutionnelle étaient jusque-là méconnues.
Un démenti qui semble mal inspiré, car le document partagé en ligne, au moins dans sa première page, ressemble à celui remis au Premier ministre Raymond Ndong Sima.
Sans entrer dans les débats sur l’impartialité de Gabon24, dont les locaux situés dans les sous-sols de la présidence en font davantage un outil de propagande qu’un véritable média, il aurait peut-être été plus judicieux que les autorités compétentes se prononcent sur l’authenticité du document en question. D’autant que, selon ceux qui ont pris le temps de le lire, ce texte ne serait pas fondamentalement différent de celui qui sera soumis à la question référendaire.