Conquérant du pouvoir, l’opposition gabonaise affine ses stratégies pour mieux affronter l’échéance électorale présidentielle de 2023. Dans la droite ligne de cette ambition, de nombreux partis politiques, dont le RPM d’Alexandre Barro Chambrier, scrutent l’idée d’un dialogue entre opposition et majorité pour asseoir la « transparence ».
Si l’idée n’est pas mauvaise en soi, elle a cependant le mérite d’attirer à Barro Chambrier, du moins à son parti le RPM, les foudres des soutiens radicaux de l’opposition gabonaise alors que la tendance est ces derniers temps aux ralliements à la majorité des opposants. Mais détrompez-vous, il ne s’agit pas d’un dialogue à intérêt individuel mais pour le bien supérieur de la nation.
Car face aux tensions persistantes ces derniers temps, il est de bonne aloi pour le RPM d’Alexandre Barro Chambrier que les deux camps en compétition se parlent. « Nous sommes convaincus, pour notre part, que la situation actuelle constitue une bombe à retardement qui risque d’exploser si elle perdure entre les mains de leurs promoteurs », s’est exprimé le 3e Vice-président du RPM, député à l’Assemblée nationale, Edgard Owono Ndong.
La seule façon donc d’éviter ce « risque d’explosion » serait, sous l’égide d’un médiateur impartial, de « remettre à plat les conditions de la transparence et de la vérité des urnes » par un « dialogue entre deux camps ». Car selon le 3e Vice-président du RPM, « les conditions actuelles d’organisation des élections, n’offrent pas toutes les garanties de transparence. »
C’est donc à condition qu’il faille entrevoir l’idée de dialogue proposé par le RPM. Une idée qui transcende les intérêts individuels pour élever le bien supérieur de la nation au-dessus de tout. Pour l’heure, cette main tendue au dialogue n’a pas encore reçu un écho favorable de la part de la majorité présidentielle, même si les plans politiques de ce camp laissent entrevoir un autre tour de table après celui d’Angondjé de mai 2017.
Séraphin Lame
