Gabon baashing: la requête de la députée Bérengère Poletti jugée irrecevable !

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Roux, ont opposé une fin de non-recevoir à la députée Bérengère Poletti qui, dans un courrier rédigé le 19 juin 2019, réclamait la suspension de toute assistance financière de l’AFD au Gabon.

Des prêts de l’AFD à l’État gabonais dont le but serait, selon certains détracteurs notamment Alain Ogoulinguendé, le secrétaire général de Nemesis (groupement d’organisations de la société civile locale), de maintenir Ali Bongo Ondimba au pouvoir.

L’hebdommadaire Jeune Afrique dans son édition à paraître cette semaine explique qu’à l’issue d’un entretien entre Alain Ogoulinguendé, le secrétaire général de Nemesis (groupement d’organisations de la société civile locale), et la députée française Bérengère Poletti, la parlementaire a décidé d’écrire au ministre des Affaires étrangères français et au patron de l’AFD.

Dans un courier, la députée Les Républicains (droite) les a interpellés pour indiquer que deux procédures judiciaires ont été engagées en France contre l’AFD qui a consenti des prêts à l’Etat gabonais dont le but serait, selon ses détracteurs, de maintenir Ali Bongo Ondimba au pouvoir. « Je souhaite toute la lumière sur ces soupçons », a-t-elle écrit, avant de demander la suspension de ces prêts.

Au ministère français des Affaires étrangères, on juge cette initiative isolée et déséquilibrée. Elle ne pourra jamais aboutir. « Mme Poletti aurait dû prendre la peine d’entendre différents sons de cloche avant de rédiger sa missive », estime un diplomate qui regrette un « harcèlement judiciaire vis-à-vis d’un État » de la part d’« une minorité, très loin d’être représentative ».

Le diplomate du Quai d’Orsay relève que « le Gabon est un partenaire stratégique pour la France à la fois d’un point de vue économique avec des entreprises comme Eramet, Total, Rougier, etc., d’un point de vue sécuritaire s’agissant de la stabilisation de la région et de la lutte contre la propagation des groupes extrémistes, tels que Boko Haram, ou encore en matière de lutte contre le réchauffement climatique, le Gabon étant couvert à 85 % de la forêt équatoriale, le deuxième poumon vert de la planète. »

Plus haut, au Palais de l’Élysée, dans l’entourage du président Emmanuel Macron, on ne se lasse pas de répéter que le Gabon, contrairement à d’autres pays, n’a, en aucun cas, d’impact négatif sur la France et sur l’Europe. Le Gabon « n’est pas un foyer de terroristes et ses ressortissants n’immigrent pas en nombre vers le nord, comme c’est le cas de la Guinée Conakry, de la Côte d’Ivoire ou du Mali, dont les autorités ne délivrent pas de laisser-passer consulaires pour reprendre leurs ressortissants qui séjournent illégalement sur le Vieux continent, ce qui créé énormément de tension et nourrit le populisme en Europe », fait-t-on observer dans les couloirs du Palais de l’Élysée.

Le Quai d’Orsay estime que la députée française rame à contre-courant de la ligne diplomatique française envers le Gabon. « Elle n’a aucune chance d’aboutir. Cela relève plus d’une action de communication qu’autre chose ». Sa requête a été logiquement jugée irrecevable.

Pamphil EBO

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