Ike Ngouoni Aila Oyouomi reprécise les mesures visant à réduire le train de vie de l’Etat.

LIBREVILLE, GABON(medias241.com)-En conférence de presse ce lundi, le Porte-parole de la Présidence de la République gabonaise, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, a clarifié les mesures « urgentes » d’austérité prises le 22 Juin dernier par le Gabon pour réduire le train de vie de l’Etat.

Des mesures dont il estime que, plusieurs gabonais ont mal «appréciés » le fond.

Alors que d’aucuns croyaient imminent la réduction de la taille du gouvernement, le porte-parole d’Ali Bongo indique qu’il n’en est rien.

 «Cette mesure, je le précise, vaudra pour l’avenir et ne concerne donc pas l’actuel gouvernement dont la composition reste en l’état », a-t-il affirmé.

Si l’objectif de ces mesures vise in fine, d’améliorer de manière significative la vie quotidienne des Gabonaises et des Gabonais, il y a tout de même que l’Etat a décidé de ne pas recruter dans la fonction publique pendant les trois prochaines années.

Il ne s’agit donc pas de réformer les finances publiques pour réduire les dépenses de l’Etat.

«Les jeunes gabonais ne doivent pas avoir pour seul, voire pour principal horizon, de faire carrière dans la fonction publique, comme leurs ainés en leur temps. Mais c’était une autre époque. Si nous agissons ainsi, nous laisserons la dette et les déficits se creuser et nos partenaires extérieurs ne seront pas toujours là pour voler à notre secours », a dit Ike Ngouoni Aila Oyouomi.

Pour le porte-parole de la Présidence du Gabon, il ne s’agit pas d’une cure d’austérité. Encore moins des mesures pour faire plaisir au FMI, ou tout aux autres organismes.

« Il s’agit de réformer en profondeur les finances publiques afin de refonder notre modèle étatique pour que celui-ci ne pèse pas sur le fonctionnement de l’économie, mais au contraire, qu’il puisse revigorer, redynamiser notre économie », a-t-il rappelé

Signalons que les finances publiques gabonaises sont déséquilibrées avec des dépenses plus importantes que les recettes générées par les régies financières. Concrètement, l’on constate une insuffisance des contrôles fiscaux et douaniers, et l’absence d’une politique d’exonérations fiscales et douanières cohérente.

Aussi, la masse salariale hypertrophiée qui pèse sur le budget de l’Etat gabonais actuellement représente un budget mensuel de 60 milliards FCFA, équivaut à 59% des recettes fiscales de l’année en cours tandis que la zone CEMAC fixe à 35% ce seuil.

«Il faut avoir l’honnêteté de l’admettre…cette situation est devenue intenable », a reconnu le porte-parole de la Présidence.

Pour ce qui concerne les décisions immédiates, l’effectif des cabinets ministériels passera de 24 personnes en moyenne à 16 personnes dès la mise en œuvre de cette réforme.

Aussi, tous les postes de 2ème adjoint dans toute l’administration, y compris à la présidence de la république (DGA2, DCA2, SGA2, Etc.…) seront désormais supprimés.

De plus, parmi les autres mesures prises par l’Etat gabonais, il y a la mise sous « bon de caisse » des agents publics dès la fin du mois de juillet, afin de s’assurer de la présence effective des agents et leur reconnaissance par leur responsable hiérarchique, la radiation immédiate des agents en situation d’abandon de poste, ce qui vous en conviendrez n’est qu’une application de la loi.

Les cabinets des PCA sont désormais supprimés et la rémunération du Président du Conseil d’Administration (PCA) sera limitée aux jetons de présence. Il sera mis incessamment un plan de départ volontaire de la fonction publique, assortie de mesures d’accompagnement pour les fonctionnaires qui le souhaite.

« L’ensemble de ces mesures devraient nous permettre de faire des économies de l’ordre de 70 milliards de FCFA par an sur la masse salariale afin de la rendre soutenable pour le budget de l’Etat », a déclaré le Porte-parole de la Présidence de la République gabonaise.

Dans sa conclusion, Ike Ngouoni Aila Oyouomi a reconnu que « la mise en œuvre de certaines mesures seront particulièrement difficiles. Mais face à l’urgence et au nom de l’intérêt commun, celui de la Nation, le courage, l’effort et la détermination doivent impérativement guider l’action publique avec pour objectif une plus grande justice sociale».

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