Les enseignants en pré-salariés rejettent leur recensement physique

Les enseignants issus des promotions 2014, 2015 et 2016, sans salaire depuis 5 ans, ont déclaré qu’ils rejettent leur recensement  à travers un comptage physique, d’autant plus que l’opération, financièrement coûteuse, qui ne repose sur aucun texte juridique, aura du mal à se déployer dans l’arrière-pays. 

Les enseignants du primaire et secondaire sortis de l’Ecole normale supérieur (ENS), de l’Institut nationale de la jeunesse et de sport (INJS) et de l’Ecole nationale des instituteurs (Eni) en 2014, 2015 et 2016, qui avaient investi la devanture de la cathédrale Sainte Marie  depuis le 4 février 2019, sont opposés au comptage physique de leurs effectifs.

Dans une déclaration faite le 12 juin 2019, ils ont désapprouvé le comptage physique des agents publics, annoncé en mars dernier par Michel Menga. Un recensement physique qui conditionne désormais toute intégration. «Que doit-on comprendre de cette dissonance au sein de la même administration ? Au nom de quoi Michel Menga se permet-il de poser des conditions à notre intégration ?», se sont-ils demandés.

Ils ont également dénoncé le caractère improvisé et limité de cette opération de comptage. Selon ces enseignants, «ce recensement nouveau, physique, en plus de n’avoir jamais fait l’objet d’une communication préalable pour toucher l’ensemble des concernés ne s’est pas étendu sur l’ensemble du territoire pour recenser les 1600 enseignants non intégrés».

Pour ces enseignants stagiaires, le ministre de l’Education nationale cache son enlisement sur ce dossier par un faux alibi.  

Pour les enseignants, « tout ceci prouve que toutes ces manœuvres entreprises par l’actuel ministre de l’Education nationale ne sont que diversion et manipulation de l’opinion».

Alors qu’ils pensaient que leurs dossiers d’intégration à la Fonction publique avaient suffisamment avancé depuis le déclenchement de leur mouvement, ils se disent surpris par « les méthodes dilatoires multipliées par le ministre de l’Education nationale ».

En mai dernier, le ministre de l’Education nationale avait déclaré que 500 dossiers avaient déjà été traités dans l’Estuaire. Cependant, des fraudes avaient été décelées. Selon le ministre, « certains enseignants qui avaient pourtant multipliés les revendications dans les rues se sont volatilisés au moment de leur recensement physique ». 

Pour Michel Menga, les enseignants qui ont pris la clé des champs se reprochent de quelque chose. « Nous sommes aperçus qu’il y a plus de 100 mauvais dossiers. Dans tous les cas nous allons démasquer les gens qui sont dans le faux », avait révélé le chef du département.

Il a demandé aux enseignants en présalaire exerçant à l’intérieur du pays de prendre leur mal en patience. Tous les cas seront passés au peigne fin. « Les délégations vont arriver dans les établissements scolaires pour regarder les dossiers et s’assurer que les enseignants affectés existent bel et bien ». 

Malgré cela, les enseignants ont souligné que s’ils ne sont pas intégrés à la Fonction publique,  la rentrée des classes prochaine sera paralysée. 

Pamphil EBO

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