Déjà suspendu au mépris de la liberté d’expression dans plusieurs pays européens, les médias « RUSSIA TODAY » et « SPUTNIK » accusés d’être financés en partie ou totalement par l’Etat Russe pourraient être interdits sur tout l’espace européen. Une décision qui cache mal une nouvelle forme de censure.
Le principal reproche fait aux deux médias est leur proximité supposée avec les autorités russes, alors même que plusieurs médias européens dont le trio RFI, FRANCE24 et TV5MONDE propriétés exclusives du gouvernement français via le ministère des affaires étrangères font la pluie et le beau temps en Afrique francophone.
Au plus fort de la crise opposant le gouvernement malien et les autorités françaises, ces médias ont régulièrement été pointés du doigt pour leur traitement partial de l’information. Des nombreuses voix se sont élevées pour qualifier RFI, FRANCE25 et TV5MONDE de médias de propagande, sans qu’ils ne soient suspendus au Mali.
Nul doute que leur suspension aurait suscité les réactions outragées des nombreuses organisations de protection de liberté de la presse. Pourtant, dans le cas des médias russes, c’est le silence total.
Pour certains observateurs, l’Elysée se sert de la crise en Ukraine pour régler les comptes des chaînes russes à cause de leur couverture franche de la crise des Gilets Jaunes. Là où les chaînes BFMTV et C-NEWS, la chaîne ouvertement raciste de l’homme d’affaires Vincent Bolloré, étaient totalement absentes.
La suspension de RUSSIA TODAY et SPUTNIK de l’espace européen au mépris de l’Etat de droit créera sans aucun doute une jurisprudence à laquelle devront faire face les médias européens émettant sur d’autres continents. Notamment en Afrique ou certains médias d’Etat ne semble avoir pour raison de vivre que commenter, au mépris de toute déontologie, la vie politique de certains pays africains.
Ce qui avait fait dire à l’écrivain camerounais Serge Mbarga Owona qu’ « Il faut voyager même en esprit. Je me souviens qu’en arrivant en France à 18 ans, j’ai cherché RFI. Mais où est RFI me dis-je ? Alors je poussai la sottise au point d’acheter une radio en ondes courtes pour capter RFI. Puis je me rendis compte qu’en France, personne n’écoute RFI. »