RDC: Acquitté Jean-Pierre BEMBA demande 44 milliards à la CPI

CPI / BEMBA : Le prix à payer

68 millions d’euros, soit plus de 44 milliards de francs CFA pour les dommages et intérêt, c’est le prix réclamé par l’ancien vice-président congolais, acquitté de « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » après plus de 10 ans de prison passés à la Cour pénale internationale (CPI). 

Peter Haynes, l’avocat de Jean-Pierre Bemba, a transmis un document à la Cour pénale internationale (CPI), ce lundi 11 mars, pour réclamer réparation d’une « partie des dommages causés » à Jean-Pierre Bemba et à sa famille après son arrestation, sa détention pendant 10 ans à la CPI. S’ajoute à ses dommages notamment les frais d’avocats et des actes accessoires.

Soulignant que la Chambre ne peut pas revenir en arrière et rendre à Bemba les 10 années, son avocat estime que « Le seul remède qu’elle puisse fournir est une réparation financière ». Me Haynes a demandé à la CPI d’ordonner le versement « d’au moins 12 millions d’euros pour la durée de sa détention, 10 millions d’euros au titre de dommages et intérêts aggravés, 4,2 millions d’euros pour ses frais de justice et un montant d’au moins 42,4 millions d’euros pour les dommages causés à ses biens », tels que le gel de ses avoirs soit un total de 44 milliards 540 millions de francs CFA indique le magazine Jeune Afrique.

Jean-Pierre Bemba aura passé plus d’une décennie en détention après sa condamnation en première instance en 2016, à dix-huit ans de prison pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003. 

Le 8 juin 2018, la chambre d’appel a annulé cette peine, la plus lourde jamais prononcée par la CPI, acquittant Bemba de toutes les charges retenues contre lui.

Si la demande d’indemnisation formulée par les avocats de l’ex-chef de guerre crée un précédent pour la CPI, elle risque cependant de faire école, après l’acquittement  le 15 janvier de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ex-président ivoirien et ancien ministre, de crimes contre l’humanité commis lors des violences postélectorales de 2010-2011.

Marianne IWANY

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