SANTÉ : PRISE EN CHARGE DES MALADES MENTAUX LES BELLES PROMESSES DE GUY-PATRICK OBIANG

Annoncée en juillet  2020 à grand renfort médiatique par Guy-Patrick Obiang nouveau ministre de la Santé au moment des faits, la grande opération de prise en charge des malades mentaux au Gabon notamment à Libreville la capitale semble avoir accouché d’une petite souris.

Estimant que l’objectif premier de la Santé était  le respect de la dignité,  Guy-Patrick Obiang avait instruit les services de l’hôpital psychiatrique de Melen à  mettre fin au spectacle lamentable qu’offrait la déambulation des malades mentaux dans les rues de la capitale gabonaise :  « je suis venu comprendre qu’est-ce qui n’allait pas, qu’est-ce qui pourrait justifier de voir autant de malades mentaux. Je leur ai donc donné un délai de 7 jours pour qu’ils prennent toutes les dispositions nécessaires afin de procéder au ramassage des malades mentaux», déclarait-il le 29 juillet 2020.

Quelques jours après cette annonce une ambulance flambant neuve de «  L’hôpital de Melen »  avait été aperçue dans les rues de la capitale, la parade  sanitaire aura duré quelques jours, le temps que l’opinion publique passe à autre chose. En effet, près de 200 jours après cette annonce en grandes pompes, rien n’a bougé du côté de la dignité des malades mentaux au Gabon. 

Mieux, ceux qui avaient préalablement été admis à l’hôpital psychiatrique de Melen sont désormais de retour dans les artères de la capitale. La stratégie ministérielle serait-elle à bout de souffle?  Dans la descente de Montagne sainte à 20 mètres du « ministère des affaires sociales » une dame visiblement malade prend sa douche tous les jours, à la même heure, sur la chaussé, offrant un spectacle à rebours des discours politiques.

Comme une piqûre de rappel, nos confrères de l’Union abordaient ce lundi 18 janvier la situation du Centre national de Santé mentale de Melen, le centre serait en surpopulation en plus de ne plus être ravitaillé en produits pharmaceutiques. Ce qui fait comparer le séjour  dans cet établissement à une peine de prison.

En juin 2016 le magazine « sciences et avenir »  dans un article à charge n’avait pas hésité à accuser les autorités sanitaires gabonaises de traiter les malades mentaux comme des animaux.  Parlant des conditions d’hébergement des malades mentaux le média français décrivait un véritable goulag «  Couloirs crasseux jonchés de détritus, certificats médicaux des patients jetés à même le sol au milieu de piles de documents administratifs, l’abandon des lieux est manifeste » des mots très durs pour désigner un lieu de soins médicaux.

Alors que les cabinets  ministériels des différents ministre de la Santé reçoivent environ 240 millions de FCFA d’ «  appui à la tutelle »  seul 1% du budget de la santé est consacré à la santé mentale au Gabon, qui compte seulement quatre psychiatres pour environ 1,8 million d’habitants rapporte l’Organisation Mondiale de la Santé. Combien de temps encore perdurera cette situation ? Seul le premier responsable de la Santé saura y répondre.


A suivre

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