SOCIÉTÉ : BRAQUAGE D’UNE PRISON PAR DES POLICIERS, LE SILENCE DE ERLYNE DAMAS INQUIÈTE

Volubile ces derniers jours dans la presse quand il s’agissait de justifier l’inopportun plan d’urgence de collecte des ordures de la ville de Libreville, le cabinet du ministre de l’Intérieur pourtant composé d’éminents journalistes rase les murs depuis le braquage de la prison de Tchibanga par des officiers des forces de police nationale. Si on peut comprendre la gêne occasionnée à l’avenue de Cointet par cette actualité, on justifie mal le silence assourdissant de Dame Erlyne Damas, la ministre de la Justice dont une des prisons a fait les frais de cette grave agression pour la sécurité des institutions de la République.

Des policiers qui braquent une prison pour en faire sortir leur collègue qui était incarcéré quelques jours plus tôt pour avoir défendu le poisson braisé de sa petite copine, un scénario qui pourrait faire sourire s’il ne s’agissait pas du résumé à peine caricaturé de ce qui s’est passé le 25 juillet 2021 dans la ville de Tchibanga.

Une véritable agression aux institutions de la République qui s’est soldée par un silence total et incompréhensible du Gouvernement, et des administrations concernées. Victime de cette sauvagerie, le ministère de la Justice ne s’est toujours pas prononcé sur l’affaire ne serait-ce que pour s’auto saisir, apporter son soutien aux agents de l’administration pénitentiaire et bien entendu engager des poursuites judiciaires contre les indélicats. Du côté du ministre de l’Intérieur, le choix a été fait de laisser certains activistes communiquer sur le sujet avec ce que ça implique de contorsion avec la réalité des faits.

Ce silence, conçu comme une stratégie, est en fait une grave erreur de communication des personnes en responsabilité. Un communiqué de presse aurait été la base dans ce genre de cas, ne serait que pour informer l’opinion publique par les voies officielles de ce qui s’est tramée à Tchibanga. Garder le silence c’est faire le lit des Fake-news et autres actions de désinformation dont le Gabon se passerait volontiers.

Les personnels de police impliqués auraient été suspendus en catimini de leurs fonctions en attendant l’enquête. Si cette enquête prend le chemin de celle diligentée à Mindoubé par Prisca Koho, l’opinion publique n’est pas prête d’en voir le bout.

Ce silence est une seconde agression aux institutions de la République et aux agents pénitentiaires en plus d’envoyer un message dangereux aux hommes en tenues.  » Vous pouvez aller libérer vos copains en prison sans risquer de poursuites judiciaires » Il n’est pas trop tard pour rectifier le tir, car une administration responsable communique, s’exprime et donne la version officielle des faits qu’ils soient avérés ou pas, c’est cette version qui compte. À moins que Dame Erlyne Damas ait délégué sa communication au Troll Facebook « Thibaut Adjatys »

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