Société : Jusqu’à cinq ans de prison pour les auteurs et les  » partageurs » des fake news

Se propageant à la vitesse de la lumière sur les réseaux sociaux, notamment sur certaines pages de « divertissement », les fausses nouvelles tendent à devenir un problème de société au Gabon. Pourtant, loin des « likes », les auteurs de fausses nouvelles risquent gros.

Contrairement à une croyance de plus en plus développée, les réseaux sociaux ne sont pas un lieu de non-droit, et l’anonymat, bien qu’il ne permette pas tout, ne protège pas contre la machine judiciaire.

Le caractère virale de la vidéo d’une prétendue victime d’enlèvement, dont le témoignage s’est avéré être une invention, est l’occasion de faire un petit rappel sur les risques encourus par la propagation de fausses nouvelles, même sur Facebook.

La section 7 du Code pénal portant sur la diffusion de fausses nouvelles ou allégations mensongères semble être une lecture utile par les temps qui courent.

En effet, l’article 93 du Code pénal gabonais stipule que « La diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers, lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé l’ordre public ou sera susceptible de le troubler, est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 3 000 000 de francs au plus. »

L’article 95 de ce même code qui s’adresse aux « partageurs » stipule que « Quiconque, par des voies ou moyens quelconques, a sciemment répandu dans le public des faits faux ou des allégations mensongères de nature à ébranler directement ou indirectement sa confiance dans la solidité de la monnaie, la valeur des fonds d’État de toute nature, ou des fonds des autres collectivités publiques, des établissements publics et, d’une manière générale, de tous les organismes où les collectivités susvisées ont une participation directe ou indirecte, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 3 000 000 de francs au plus. »

En janvier 2020, une série de fausses nouvelles avait conduit à la mort par lynchage de cinq personnes innocentes par une foule en délire. Il s’agit donc d’un problème de sécurité publique.

Le public a le devoir de vérifier les sources et de se méfier des informations qui semblent trop sensationnelles ou qui sont en contradiction avec d’autres sources fiables.

D’un autre côté, les médias et les gouvernements ont également un rôle à jouer pour lutter contre les fausses nouvelles en fournissant des informations précises et en encourageant la transparence. Au Gabon, la parole officielle semble être un tabou. C’est seulement quand la rumeur s’est suffisamment installée que l’action de l’État se fait entendre.

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