La dernière offre d’emploi de la société minière publique Ivindo Iron adressée exclusivement aux « originaires de l’Ogooué Ivindo » ne passe pas au sein de l’opinion publique. Dans cette annonce, Edward Kalajzic, le directeur général de l’entreprise invite uniquement les sans-emploi originaires de l’Ogooué-Ivindo à postuler, excluant ainsi les candidats provenant des huit autres provinces du Gabon.
Sous d’autres cieux, et même dans le pays dont est originaire Edward Kalajzic, une telle initiative aurait certainement conduit à un licenciement immédiat de son auteur, suivi de poursuites judiciaires pour incitation au tribalisme. Cette politique de recrutement fondée sur l’origine régionale représente un dangereux précédent dont le Gabon et ses autorités auraient bien dû se passer. Comment l’entreprise compte-t-elle identifier les « originaires de l’Ogooué-Ivindo » sans sombrer dans un profilage ethnique douteux ?
On peut en effet être originaire de l’Ogooué-Ivindo sans y être né, ou y être né sans en être originaire. Ivindo Iron envisage-t-elle de recourir à des tests ADN ou de vérifier la généalogie des candidats auprès des services de l’état civil ? La question se pose également quant à l’avenir de l’entreprise : Ivindo Iron ira-t-elle plus loin, avec à sa tête un directeur général originaire de cette même province étant donné que le signataire de cette note d’information n’étant pas lui-même originaire de l’Ogooue Ivindo. Les entreprises pétrolières installées à Port-gentil réserveront-elles aussi leurs offres d’emplois exclusivement aux gabonais originaires de l’Ogooué maritime ? Espérons que non. Quoi qu’il en soit, aucune stratégie de développement local ne peut justifier que des jeunes Gabonais diplômés et compétents soient exclus d’un emploi simplement parce qu’ils ne sont pas originaires de l’Ogooué-Ivindo.
Au moins une est chose est sûre, le poste de directeur général d’Ivîndo Iron dépasse les compétences d’Edward Kalajzic,