La ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Madeleine Berre, a lancé en marge de la visite de chantiers des centres de formation professionnelle de la Zone économique spéciale de Nkok, vendredi 19 juillet 2019, la 2e phase de communication sur les formations professionnelles, en vue d’effacer les idées reçues dans ce domaine.
Selon le ministère, cette seconde phase de communication sur les formations professionnelles consiste notamment à donner à la formation professionnelle une image jeune, reluisante et intelligente, à inciter les parents à ordonner à leurs enfants de suivre ce domaine d’études et à souligner la volonté du gouvernement de mettre tous les mécanismes d’encadrement qu’il faut pour soutenir tous ceux qui suivront cette branche d’études.
« Le but de cette campagne est de sensibiliser les jeunes sur la valeur ajoutée qu’ils auraient à embrasser ces métiers », a déclaré la ministre pour qui, le gouvernement va continuer à accélérer « la vulgarisation, la proximité » de cette campagne.
Il s’agit également de développer le « réflexe formation professionnelle » en effaçant l’image de perdu de l’enseignement secondaire, qui colle à la peau de ceux qui suivent la formation professionnelle. Cette campagne va aussi aider l’ensemble des acteurs concourant à l’orientation des élèves à les persuader à suivre cette section d’études.
Pour Madeleine Berre, c’est dans « l’intérêt du gouvernement de sensibiliser nos jeunes vers l’intérêt d’embrasser ces métiers », la Fonction publique ne peut plus continuer « toujours à prendre des administratifs ».
Les universités gabonaises n’ont jamais formé pour les besoins de l’entreprise. Madeleine Berre explique ainsi que le gouvernement lui-même s’est rendu compte que « sur le marché de l’emploi dans notre pays, nous ne formons que des théoriciens, des littéraires, des juristes, sociologues, des anthropologues ».
Il est temps de rectifier le tir et « commencer à vulgariser l’intérêt d’embrasser les formations professionnelles. Je peux dire par exemple que les métiers sur lesquels nous avons un besoin sont des métiers de techniciens agricoles, d’opérateurs de machines, d’opérateurs dans la chaudronnerie. Mais notre marché n’offre pas cette formation ».
Pour la ministre, cette campagne de communication vise à montrer aux « jeunes l’intérêt qu’ils auraient à embrasser ces filières de formation technologique ».
Il faut changer le système d’études actuel qui « est cloisonné et fortement orienté vers l’enseignement général », reconnaît-elle et qui n’est pas sans conséquence sur le « fort taux d’échec dans l’enseignement ».
Dès la classe de seconde maintenant, le gouvernement va mettre les bouchées doubles pour inciter les élèves à s’orienter « vers les filières post-bac professionnelles qui vont leur permettre d’embrasser ces métiers qui, une fois qu’ils sont diplômés, vont leur permettre de trouver un emploi », plus facilement.
La preuve de la plus-value des formations qualifiantes évoquées par Madeleine Berre, c’est qu’à l’intérieur même de la zone économique spécial de Nkok, « nous avons des entreprises qui ne sont que des usines. Dans l’industrie du bois, il nous faut des Gabonais, pour être opérateurs de machines, pour être parmi les techniciens. Pour tout cela, il nous faut des plateaux pédagogiques qui permettent aux Gabonais de pouvoir embrasser ces métiers ».
Au fil de mois, cette campagne va se poursuivre dans l’enceinte des établissements scolaires. « Nous allons mettre en place des caravanes qui vont aller vers les lycées, lors de la rentrée académique prochaine ».
Au cours de ces caravanes, il s’agira de prôner le pragmatisme en montrant aux apprenants que « l’entreprise qui veut le recruter », tourne bien dans le pays. « Nous aurons un dialogue public-privé permanent entre les établissements de formation et les entreprises qui recrutent dans le domaine du bois, de l’agriculture, il faut qu’on installe ce dialogue, afin de bien faciliter la corrélation entre l’offre de formation et le besoin ». Ce qui fera qui fera baisser la courbe de chômage au Gabon, espère la ministre.
Pamphil EBO