«Au Gabon, l’Education, je n’ai pas peur de le dire, est sinistrée», Ali Bongo Ondimba.

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)-Dans son discours prononcé jeudi sur Gabon télévision, Ali Bongo Ondimba a qualifié de «sinistrée», le système éducatif gabonais. Le Chef de l’Etat estime que, «dans ce domaine, nous allons de mal en pis».

Pour soutenir cette affirmation, il prend exemple sur le baccalauréat session 2017-2018.

«Aucune mention très bien, ni aucune mention bien au baccalauréat cette année. De manière générale, les résultats 2018 du Baccalauréat sont à peine moins catastrophiques que ceux de 2017!», indique-t-il.

Face à cette situation et se posant la question: devons-nous continuer ainsi ? La réponse du premier des gabonais est clair : «Naturellement non. Il faut révolutionner le système. Il en va de l’avenir de nos enfants. Il en va de notre avenir à tous en tant que Nation».

Au passage, il évoque la question de l’efficacité actuelle du système des bourses.  Il fait remarquer que, des sommes considérables y ont été investies avec des résultats plus que médiocres au fil des années. Soit plus de 600 milliards de FCFA qui ont été dépensé entre 2012 et 2018 pour 800 000 bourses distribuées et pour des résultats jugés non satisfaisants.

De même, pour lui, l’orientation pose problème : 70 % des bourses sont octroyées dans des filières littéraires ou dans les humanités alors que le pays a davantage besoin de former les jeunes gabonais dans les filières techniques, professionnelles ou scientifiques pour renforcer l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins sur le marché de l’emploi.

«Notre système éducatif est en panne. Nous devons le réformer. J’en appelle ici comme ailleurs à une transformation en profondeur car tout doit être remis à plat. Des mesures fortes et immédiates seront prises !», dit-il.

Aussi voulu, aussi décidé, Ali Bongo annonce la réforme des conditions d’obtention de la bourse.

«Celle-ci sera désormais attribuée sur la base de critères sociaux et académiques, autrement dit au mérite et en tenant compte des revenus des parents. Une limite d’âge pour la percevoir sera fixée», en a décidé le président de la république.

En outre, il sera tenu compte, dans la délivrance des bourses, des besoins de notre économie : Les bourses seront principalement octroyées dans des filières pour lesquels les besoins en termes d’emplois sont nombreux.

Dans le même discours, le Chef de l’Etat gabonais a annoncé également «la mise en place dans les tous prochains jours d’une task force sur l’Education». Celle-ci, précise-t-il  «sera chargée de faire des propositions fortes, concrètes et d’application immédiate, c’est à dire dès la rentrée prochaine».

L’objectif est de remettre le secteur de l’éducation à flot du primaire au supérieur, créer un lien entre système éducatif et monde de l’Entreprise et revaloriser les filières professionnels et techniques.

Au Gabon, les processus d’enseignement se sont focalisés sur l’apprentissage (acquisition des connaissances) plutôt que sur la transmission des connaissances.

L’absence de réforme du système éducatif gabonais n’est pas fautive d’un manque d’ambition de changement. Les différents états généraux sur l’éducation depuis une vingtaine d’année recherchent l’arrimage notre système éducatif aux valeurs et principes pédagogique nouvelles. Néanmoins, cette volonté de changement ne s’incruste pas dans la culture et les mœurs des façons d’éduquer. Également aucune politique dressant la finalité de la mission éducative de l’école n’a jamais été mise en œuvre et encore moins pensée pour que cette quête de changement ne s’enracine. Les différentes tentatives de changement ont ainsi conduit à juxtaposer des philosophies d’éducation différentes : on veut développer les compétences mais on enseigne la transmission des connaissances et la dotation de la culture générale.

Pour Ali Bongo Ondimba, ces réformes incitent à une remise à plat. Elles imposent les uns et les autres à une remise en cause.

«Elles sont destinées à améliorer la vie des Gabonaises et des Gabonais. Leur objectif est de donner une chance à nos enfants de vivre demain dans une meilleure situation que la nôtre. Si ces réformes ne sont pas mises en œuvre, le Gabon, certes, ne disparaîtra pas, mais il s’appauvrira. Et cela, je ne l’accepterai pas», pense-t-il.

Dans tous les cas, il faut former une génération des Gabonais compétents à relever les défis du développement du pays aujourd’hui et demain.

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