Examens de fin d’année : L’ OGOOUÉ LOLO en tête des résultats nationaux.

Les élèves de l’intérieur du pays ont obtenu les meilleurs résultats au baccalauréat et au BEPC 2019, que ceux de la capitale Libreville, qui loge pourtant les établissements considérés plus prestigieux ainsi que de nombreux prépa-bac, lesquels travaillent sur des sujets dont certains ont été encore au programme cette année notamment l’épreuve d’économie au baccalauréat B.

A la fin de la proclamation des résultats du BEPC (Brevet d’études de fin de premier cycle), et surtout du baccalauréat, les élèves de l’intérieur du pays ont une fois de plus pris le meilleur sur ceux de Libreville.
Pour ce qui concerne précisément les résultats du baccalauréat général, c’est bien la province de l’Ogooué-Lolo, qui a décroché la palme d’or avec un taux de réussite de 92,66%. Face à la province de l’Estuaire qui n’a pu faire mieux que 71,21%, aucune contestation ne pouvait se faire.
La Nyanga (85,48%), la Ngounié (81,01%), le Moyen-Ogooué (79.31%), le Haut-Ogooué (75.96%), et l’Ogooué-Maritime (72.50%), ont tous pris plusieurs longueurs d’avance sur l’Estuaire.

La Nyanga est en deuxième position avec 85.48%. Viennent après la Ngounié (81.01%), l’Estuaire (71.21%), le Woleu-Ntem (60.94%) et l’Ogooué-Ivindo (59.63%).

Malgré les manifestations de rue engendrées par la proposition de la réforme d’attribution de la bourse dans l’enseignement supérieure, en avril 2019, les élèves des classes de terminale ont pu enregistrer de bons résultats.

Les résultats du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) session 2019 ont également révélé les limites des élèves de l’Estuaire (52.43%), face à ceux du Moyen-Ogooué (61.30%), ou de la Ngounié (61.92%).

Plusieurs facteurs expliquent pourquoi à l’intérieur du pays l’élève a plus de chance de réussir son examen de fin de cycle.

Les salles de classe ne sont pas pléthoriques comme à Libreville. Les enseignants ont le temps de bien dispenser les cours. Ils ont également plus d’aisance à corriger les devoirs au tableau, laissant le temps aux élèves de recopier les corrections et d’aller les retravailler à la maison.

Certains enseignants suivent même des élèves en particulier durant les cours pour les amener à s’améliorer. Ils identifient plus facilement les groupes d’élèves plus intelligents qui n’ont pas besoin de beaucoup d’aide et les autres qui sont à la traîne et pour lesquels un accompagnement spécifique est obligatoire.

Par ailleurs, les salles de classe n’étant pas pléthoriques, les élèves subissent moins de perturbations durant les cours. Ils peuvent comprennent mieux et plus vite les leçons.

Les relations entre les enseignants et les élèves sont donc moins distants. Le suivi des élèves par les enseignants est meilleur. Ces derniers étant moins stressés. A Libreville, rien qu’à l’idée d’aller dispenser des cours à une classe bondée de plus de 75 élèves au lieu de 25 écœure certains professeurs. Les élèves qui sèchent les cours sont rapidement remarquées. Ce qui baisse le taux d’absentéisme des élèves.

Les distances entre les établissements et les lieux d’habitation sont réduites. Les élèves de l’intérieur du pays disposent de plus de temps pour réviser leurs leçons le soir à la maison.

Les lieux de divertissement de nuit et les groupes de bandits qui nuisent au rendement des élèves sont moins nombreux et moins fréquentés par les élèves de l’hinterland.

L’alcoolisme, le tabagisme et la toxicomanie sont des phénomènes aussi courants dans les localités de l’arrière-pays qu’à Libreville.

On ne rencontre pas tous les jours des élèves ivres ou drogués à l’intérieur des bâtiments scolaires comme on n’en voit à Libreville.

Les élèves de l’intérieur du pays sont donc moins oisifs. Ils ne traînent pas dans les bars et les troquets en tenue de classe à longueur de journée aux heures de cours comme à Libreville. Ils sont plus motivés. Il y a plus d’émulation à l’intérieur du pays.

A Libreville, beaucoup d’élèves sont des locataires et ont des problèmes d’argent. Ce qui n’est pas le cas en province où beaucoup plus d’élèves habitent chez la parenté.

Il arrive que les parents envoient leurs enfants en province après avoir constaté leurs échecs à répétition à Libreville aux examens du baccalauréat ou du BEPC. Et quand ces derniers passent leurs examens à l’intérieur du pays, le succès est au bout du compte.

Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs a-t-on coutume de dire. Les jeunes déscolarisés qui poussent ceux qui vont encore à l’école à sécher les cours sont moins nombreux là-bas à l’intérieur du pays.

Enfin, la grève des enseignants et les manifestations des élèves n’ont pas le même impact sur la scolarité.

Dans certaines villes de l’intérieur, les enseignants sont forcés à dispenser les cours quand ceux de Libreville font la grève.

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