Justice: vers la fin des fake news au Gabon ?

Le durcissement de traitement pour les coupables de propagation de « fausses nouvelles » et les médias qui les relaient relève la volonté du gouvernement et de la justice de ne plus rien laisser passer.

La déclaration sur la fausse mort d’Ali Bongo en conférence de presse par Jean Rémy Yama ou encore celles des autres membres de Dynamique Unitaire semblent sont la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Après maintes mises en garde de la part des autorités publiques, le temps de la pédagogie semble avoir laissé place à celui de la répression et de la sanction automatique.

Alors que le leader de Dynamique Unitaire avait pris le soin de quitter le pays pour la France suite à sa déclaration pour éviter de répondre à la justice, ces quatre collègues n’auront pas pris cette peine. Ainsi on apprenait l’arrestation de Simon Ndong Edzo, Sylvie Nkogue Mbot, Jean Bosco Boungoumou Boulanda et Ghislain Malanda pour il semblerait « propagation de fausses nouvelles en vue de troubler l’ordre public » selon une source judiciaire.

La recrudescence de fake news dans la presse écrite avait amené à renforcer les prérogatives du Conseil National de la Communication en créant la Haute Autorité pour la Communication dirigée par l’ancien journaliste Raphaël Ntoutoume Nkoghe. Les sanctions ne se feront pas attendre avec la suspension quasi-automatique de tous médias faisant la promotion de fake news dans leurs colonnes allant de la suspension du journal incriminé jusqu’à l’interdiction d’exercer pour certains rédacteurs. Selon un des membres de la commission de la HAC, l’organisation travaillerait sur la mise en place de sanction pour les médias en ligne, eux aussi, parfois coupables de créer des fake news mais surtout trop complices en relayant fortement les divagations de certains citoyens sans pour autant vérifier la nature de l’information.

Pour mettre fin à l’impunité sur internet, la HAC réfléchirait à détourner la réglementation sur les médias en ligne en s’attaquant directement à leur porte monnaie. On parle ainsi d’interdiction pour les annonceurs d’acheter des espaces publicitaires dans les médias en ligne suspendus par la HAC, faute de quoi ils se verront aussi privés des médias publics ou encore de faire interdir d’accès les noms de domaine incriminés depuis le Gabon. « S’attaquer au porte-monnaie des médias en ligne est notre principale piste, les réels propriétaires de ces médias bénéficiant de l’anonymat d’internet » rajoutait notre même source.

Alors que la France ou le Sénégal a déjà emboîté le pas pour lutter efficacement contre ce fléau, source d’évènements tragiques et de manipulation de masse dans de nombreux pays, le Gabon affiche clairement sa détermination à faire la différence entre la liberté d’expression et la propagation de fausses informations.

Espérons que l’arsenal développé par les autorités publiques permettra enfin à la population d’obtenir les vraies informations plutôt qu’un ramassis de mensonges ou de faits tronqués dans le seul but de manipuler les esprits.

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