La corruption freine le développement du GABON

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- Fléau mondial, la corruption frappe particulièrement les pays en développement. Le Gabon y compris évidemment.

Pour l’édition 2017, la thématique retenue, au plan mondial est : «Corruption: un obstacle aux objectifs de Développement durable».

Pour le Directeur exécutif  de l’Office des Nations Unies contre la  Drogue et le Crime (ONUDC), M. Yury Fedorov, qui a le rang de Secrétaire général adjoint de l’ONU, « La corruption a un impact catastrophique sur les sociétés; elle étouffe les opportunités, empêche les personnes vulnérables d’accéder à l’infrastructure et les condamne à une vie d’inégalité et d’injustice. Les victimes de la corruption ne proviennent pas d’une seule génération. Ce crime hante les générations successives qui touchent un nombre incalculable de personnes».

Au Gabon, la corruption dénote en général une faiblesse structurelle des institutions et une incapacité des pouvoirs publics à exercer un contrôle rigoureux sur les actes des fonctionnaires et des opérateurs économiques. Ce qui entraîne-semble-t-il-le désintéressement des investisseurs à s’implanter et à investir ici.

En clair, elle nuit à l’émergence-souhaité par les autorités gabonaises- sur le plan économique, politique et social.

Crée il y a quinze(15) ans pour dépister et coincer et dénoncer les gestionnaires indélicats dans la gestion des affaires publiques, la commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), malgré des révélations faites par la presse sur des scandales financiers et, visiblement avec les affaires frauduleuses dont elle-même maîtrise les dessous de dossiers, ne démontre en rien une volonté ou un engagement à faire le suivi de sa mise en œuvre.

Classé 101e mondial par Transparency international sur 176 pays avec une note de 35 points, la corruption demeure le principal frein au développement au GABON.

Si-le petit- développement économique du GABON a été honorable grâce à la vente de matières premières à partir du nouveau millénaire, la corruption a considérablement ralenti l’émergence d’une classe moyenne et la redistribution des profits générés.

Petit pays d’1,8 million d’habitants, les importants bénéfices liés à la vente de pétrole et aux autres matières premières n’ont pas assez bénéficié à la population. Ainsi, selon l’ONG Transparency International, le Gabon se trouve niveau des pays les plus corrompus au monde. Selon un rapport de la Banque mondiale, entre 400 et 500 milliards de FCFA disparaissent des finances publiques chaque année.

Là encore, la stratégie nationale de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, validée en 2013, n’a rien arrangé. En tous cas, les corrompus sont amis des corrupteurs et vis versa.

Le désordre continu! L’opération mamba sous-tend cette affirmation.

Certains agents du service public, par le biais de juteuses commissions sur les marchés publics continuent de s’octroyer des commissions.

Autant dire que la pente est raide et longue, et que la série de réformes entreprises au Gabon est loin de donner des résultats satisfaisants. Et ce d’autant que les éléments corrompus se trouvent souvent en haut de l’organigramme administratif, dans des positions influentes où il leur est aisé de falsifier les chiffres ou de communiquer de fausses informations aux instances en charge du contrôle.

La corruption est toujours accrue dans des domaines d’activités comme le budget, les marchés publics, la décentralisation, l’éducation, la préservation des ressources naturelles, les mines et les industries extractives, la santé publique, les transports et la justice.

D’après une analyse financée par le PNUD en 2010, « l’impunité apparaît comme la principale cause de l’augmentation de la corruption au Gabon».

La question qu’on peut se poser est de savoir : Comment la CNLCEI peut «véritablement » lutter contre la corruption au GABON si, jusque-là, n’organise que des séminaires de sensibilisation.  A chacun de répondre.

La corruption c’est aussi l’utilisation abusive d’un pouvoir reçu par délégation à des fins privées comme l’enrichissement personnel ou d’un tiers (famille, ami…). Elle consiste, pour un agent public, un élu, un médecin, un arbitre sportif, un salarié d’entreprise privée…, de s’abstenir de faire, de faciliter quelque chose, du fait de sa fonction, en échange d’une promesse, d’un cadeau, d’une somme d’argent, …il faut aussi distinguer les deux formes de corruptions, l’une est passive (le corrompu) et l’autre est active (le corrupteur).

Enfin, au GABON, la corruption freine le développement social et économique et accroît la pauvreté en détournant les investissements nationaux et étrangers des secteurs où ils sont le plus nécessaires; Affaiblit le système éducatif et le système de santé, privant ainsi la population des composantes fondamentales d’une vie décente; Mine la démocratie, car elle fausse le processus électoral et sape les institutions publiques, entraînant ainsi un risque d’instabilité politique; Exacerbe les inégalités et l’injustice en pervertissant l’État de droit et en sanctionnant les victimes d’infractions qui sont confrontées à des décisions de justice viciées.

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