Selon le rapport sur l’Enquête Démographique et de Santé au Gabon (EDSG-II, 2012), 28 % des jeunes filles de 15 à 19 ans ont déjà commencé leur vie féconde : 23 % sont déjà mères et 5 % sont actuellement enceintes pour la première fois.
Il ressort en outre que la moitié des femmes de 25-49 ans ont eu leurs premiers rapports sexuels avant d’atteindre l’âge de 16 ans, les hommes de 25-59 ans quant à eux ont eu leurs premiers rapports sexuels à un âge moyen de 17 ans.
Les chiffres de ce rapport devraient attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de mettre en place un réel mécanisme visant à promouvoir l’éducation sexuelle au programme des établissements secondaires. Loin de faire l’apologie d’une sexualité débridée, l’éducation sexuelle contribue à donner des connaissances indispensables sur le sujet et réduire les comportements à risque.
Il est prouvé que la méconnaissance de certains aspects tels que la contraception, le calcul du cycle menstruel chez les jeunes filles conduisent parfois aux « grossesses non désirées » et aux avortement clandestins. Le rapport mentionne que 45% de jeunes filles âgées de 15 à 19 ont eu recours à cette pratique dévastatrice sur le plan physique et psychologique. A cela s’ajoute l’augmentation du taux de prévalence au VIH.
Reste qu’aux cotés des pouvoirs publics, les parents devraient eux-aussi emboiter le pas et briser ces tabous d’un autre âge afin de protéger leur progéniture des dangers liés à l’activité sexuelle. La société civile a aussi un rôle à jouer et l’association FEMACT a fait le choix des nouvelles technologies en développant une application nommée « Wanto » où les utilisatrices pourront bénéficier de différentes informations et conseils.
Devant ce constat alarmant, un débat constructif entre les associations engagées sur ces questions, le ministère de l’éduction nationale et le ministère de la santé devrait déboucher sur une méthodologie en matière d’équation sexuelle au Gabon.
