RÉGIES FINANCIÈRES : LE NON-DIT DERRIÈRE LES REVENDICATIONS DES SYNDICATS

Au Gabon, le versement d’une prime qualifiée de « Performance » met en opposition le gouvernement et les syndicats des régies financières depuis plusieurs années. La loi conditionne cependant le paiement de cette prime à l’atteinte des objectifs en terme de performance budgétaire.

Le 24 novembre 2021, pour la énième fois consécutive, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi), un regroupement syndical de quatre administration publiques à savoir les douanes, le Trésor, les Impôts et les Hydrocarbures est monté au créneau pour revendiquer le paiement intégral de la prime de la performance budgétaire (PPB). Ce syndicat n’est cependant pas le seul à revendiquer un meilleur traitement de la part du gouvernement.

Depuis plusieurs années, ce marathon de revendication de ces syndicats s’est imposée à l’opinion comme une norme. Mis à part les revendications liées à la régularisation des situations administratives, les agents grévistes revendiquent un payement à hauteur de 100% de leur prime, en lieu et place des 40% actuellement perçu faute d’un rendement efficient.

Une demande en violation des textes de la loi organique n°20/2014 du 21 mai 2015 relative au financement et au paiement de la prime à la performance budgétaire (PPB). Selon l’article 8 de cette loi, la PPB est intégralement payée, lorsque les objectifs budgétaires prescrits sont atteints.

Douze pôles de prélèvements, conformément au tableau de répartition définis, entre les différentes administrations des Douanes, des Impôts, du Trésor public, des Hydrocarbures, etc. sont visées. Ces sont ces prélèvements qui permettent de retrancher, en fonction du rendement mensuel de ces administrations, les quote-parts dues aux agents des régies financières pour un taux maximal de 60% de PPB.

Selon l’article 8 de la loi citée en amont, « lorsque les objectifs ne sont pas atteints, la Prime à la performance n’est pas payée ». C’est d’ailleurs ce que précise l’article 12 de la même loi, selon laquelle, « sous réserve de l’atteinte des objectifs de performance budgétaire, la Prime à la performance budgétaire est payée mensuellement à tous les agents bénéficiaires… »

Si ces revendications continu de faire chemin et de se faire imprégner dans la pensé collective comme un droit absolu, une sorte de sursalaire, c’est avant tout parce que le gouvernement ne s’est jamais appliqué à faire respecter le droit. Celui, comme mentionnée plus haut, qui conditionne le paiement d’une prime au un rendement.

Au Gabon, les retombées des grèves des régies financières sont à l’opposée des revendications de ces dernières. Sur le mois, ces grèves occasionnent des pertes de l’ordre de 40 milliards de francs CFA contre environ 500 milliards de francs CFA l’année. Ces grèves impriment à ce titre, un rendement à la baisse. Comment dans ce cas, faire bénéficier à ces agents, les primes qu’ils revendiquent ?

De la présidence de la République, en passant par le Gouvernement aux syndicats, l’impact de cette grève retentit avec le même écho puisqu’elle est synonyme de pertes financières importantes. C’est d’ailleurs conscient de cela que lors d’une sortie il y a environ un an, le porte-parole de la Fecorefi avait appelé à une reprise rapide du travail.

« Nous devons nous remettre très rapidement au travail pour garantir et maintenir notre modèle social, en assurant de manière permanente les ressources nécessaires à la mise en œuvre des politiques gouvernementales de développement », laissait-il entendre.

Depuis son déclenchement il y a plusieurs années, les grèves constituent un véritable manque à gagner pour l’Etat. Si les syndicalistes on tendance a tiré la balle de leur camp, leur grève fragilise la consolidation des recettes de l’Etat.

Séraphin Lame

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