SOCIÉTÉ : LES FONCTIONNAIRES GABONAIS SONT LES PLUS PERFORMANTS DU MONDE

Ce constat est tiré du paiement de la prime d’incitation à la performance. Instituée en 2014 pour remplacer les célèbres et opaques fonds communs, la prime d’incitation à la performance, (PIP) devait récompenser les travailleurs les plus méritants de notre administration publique, or nous constatons que tous les fonctionnaires l’exigent et la perçoivent. Certains syndicats semblent même exister uniquement pour revendiquer son paiement, et comme dans l’inconscient collectif gabonais les revendications syndicales sont toujours légitimes, il est aussi légitime à la suite de ce qui précède d’affirmer que l’administration gabonaise est une des plus performantes, sinon la plus performante au monde.


Mai 2014, le gouvernement du Professeur Ona Ondo décide de reformer le système de fonds communs, un système de récompense opaque grâce auquel certains hauts fonctionnaires pouvaient percevoir jusqu’a 100 millions de francs par mois. Par ailleurs, les fonds communs étaient la chasse gardée d’une certaine administration, une injustice à laquelle le gouvernement gabonais avait répondu en instituant une prime équitable à tous les agents publics sur la base du mérite, la prime d’incitation à la performance (PIP) est née. Serge Maurice Mabiala, cadre du PDG, passé dans l’opposition depuis est alors le ministre de la fonction Publique.

L’objet de la PIP selon Denise Mekam’ne, porte-parole du gouvernement de l’époque est pourtant précis « Il n’y aura pas une distribution tous azimuts mais une rétribution de la performance collective et individuelle des fonctionnaires, basée sur des critères d’évaluation transparents » 6 ans plus tard les paiements de la PIP sont-ils toujours guidés par ses critères d’évaluation transparents? 

Est-ce sur la base de ces critères d’évaluation que tous les fonctionnaires gabonais percoivent la prime d’incitation à la performance? les usagers des services publics doivent apprécier cette performance.
Le nettoyage du fichier de la fonction publique qui devait accompagner cette prime lui aussi se fait attendre, les résultats du recensement des fonctionnaires pourtant commandé depuis novembre 2009 n’ont toujours pas livré ses secrets, près de 11 ans pour compter le nombre d’agents publics gabonais.

Mai 2020, des informations démenties par les autorités du ministère de la fonction publique font état de plus de 30 000 fonctionnaires fantômes, qui perçoivent quelques milliards en salaires, et bien entendu en primes d’incitation de la performance.

Le tout avec la bénédiction des syndicats dont l’objet principal semble être la défense du paiement d’une prime que la moitié de leurs bureaux ne mériteraient même pas dans le meilleur des mondes.

La prime d’incitation à la prime se présente alors comme un énorme gâchis d’argent public dans la mesure où elle est payée comme un sur-salaire à tous les agents publics, ce qui est contraire l’esprit et à l’engagement de la loi de 2014 instituant une prime d’incitation à la performance. Un gâchis qui ne semble déranger outre-mesure personne.

En 2014, Saturnin Odouma, porte-parole de l’intersyndicale déclarait au sujet de la mise en place de la PIP « L’initiative du président est bonne, nous soutenons le principe, mais on craint de nouveaux abus » 6 ans plus tard l’intersyndical semble aphone devant les abus de ses membres qui perçoivent en toute illégalité de l’argent public, parfois au détriment des chantiers prioritaires et sociaux.

A suivre.

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