SOCIÉTÉ : MALGRÉ LES « PLANS D’URGENCE » LIBREVILLE CROULE SOUS LES ORDURES

Malgré les nombreux plans d’urgence initiés par les autorités compétentes, l’insalubrité de la ville de Libreville dépasse chaque jour des niveaux d’incompréhension. Une bonne frange de la population ne sait plus à quel saint se vouer.

Pris dans la tourmente médiatique il y a quelques mois, Lambert Matha, le ministre de l’intérieur avait lancé en urgence un plan de ramassage des ordures dans le grand Libreville, comme pour préparer le terrain de la mise en exécution d’un plan d’urgence coûteux, la société Clean Africa et le Haut commissariat à l’environnement, deux établissements publics avaient fait les frais d’une attaque médiatique rangée en faveur de l’association gabonaise de lutte contre l’insalubrité (AGLI) que la rumeur dit être la propriété d’une personnalité de la République.

S’en était suivi des tournées nocturnes du ministre de l’Intérieur, non pas aux côtés des responsables de Clean Africa, l’entreprise d’Etat commise à la collecte des ordures, mais de ceux d’AGLI, une association à but non lucratif. Une promiscuité qui a laissé libre cours à plusieurs commentaires.

Depuis le temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, les pages Facebook  » anti Clean Africa » et « anti Haut Commissariat » ne sont plus sponsorisées, les fonds du Plan d’urgence auraient été décaissé, AGLI est retourné se cantonner à son rôle de « balayeuse du bord de mer » ces nombreux camions bennes fièrement exposé il fut un temps au rond point de la démocratie aurait même disparu, et Libreville est toujours sale, sinon plus que sale qu’avant cette campagne médiatique.

Loin de fouiller dans les poubelles du ministère de l’Intérieur, une partie de l’opinion publique se demande comment faire pour être débarrassé de ses ordures. Quel est le problème et pourquoi n’est-il pas définitivement réglé malgré la débauche d’argent public mis à contribution pour le solutionner ?

Du Ministère de l’Intérieur à Clean Africa en passant par le Haut Commissariat difficile d’avoir une réponse ou un commentaire. Commis à cette mission avec des prestataires parfois imposés par certains responsables politiques, Clean Africa semble manquer de matériels adéquats, curieusement, le renforcement de ses capacités ne semble jamais vraiment faire partie des priorités de sa tutelle, quel qu’en soit le premier responsable. Pourtant les anciens ministres de l’Intérieur présents dans l’actionnariat d’Averda ne manquent pas. Une affaire d’abus de biens sociaux passée sous silence par les autorités.

À cela, s’ajoute un incivisme sans nom des populations des grands centres urbains. Pour certains Librevillois, tout l’espace public est une vaste poubelle ouverte. Depuis la vitre de son véhicule ou d’un taxi, on n’hésite pas à jeter une canette, les plages sont devenues, des dépotoirs, les poubelles sont déposés en dehors des horaires autorisées, le tout dans une anarchie institutionnelle.

Si le ministre de l’Intérieur a fait un pas dans le sens de la décentralisation en déléguant aux mairies d’arrondissement les prérogatives de la collecte des ordures, il n’en demeure pas moins que ces derniers manquent de moyens financiers et de moyens de coercition pour respecter la loi.

Ne tombant pas du ciel, les ordures qui jonchent nos rues et polluent nos cours d’eau sont l’œuvre des habitants des grandes villes, au lieu de les tenir à l’écart de l’équation ces derniers doivent maintenant répondre de leurs mauvais comportements. Les maires d’arrondissement y arriveront-ils ?

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