La gravité du scandale du trafic des postes budgétaires dans la Fonction publique a été éclipsée hier par une énième conférence de presse gouvernementale sur les nouvelles mesures de restrictions. Le quasi-silence autour de ce scandale est une preuve supplémentaire qu’une large majorité des lecteurs se limitent à lire et à commenter les titres des articles sans les lire. Sinon comment comprendre que la découverte d’un tel réseau ne fasse pas plus de bruit qu’une soit disant vaccination obligatoire qui n’existe que dans la tête de certains esprits ?
Dans une société normale, la découverte de L’Autorité nationale de vérification et d’audit (ANAVEA) aurait provoqué un séisme au sein des ministères et des directions générales impliqués. Malheureusement, c’est ainsi que les scandales au Gabon se terminent, des révélations, quelques articles de presse et puis rien. Pourtant, dans le cas de ce trafic de postes budgétaires, plusieurs questions se posent.
Après l’arrestation d’un soi-disant » chef de réseau » et quelques complices dont on imagine bien, qu’ils ne pouvaient pas à eux seuls gérer ce business lucratif, l’opinion publique serait ravie de savoir jusqu’où vont les ramifications de ce réseau. Car il s’agit bien d’un réseau établi dans plusieurs administrations.
Comme notre confrère Gabonreview le met en évidence, il aurait au moins fallu des complicités dans plusieurs administrations, notamment à la direction du recrutement de la Fonction publique, à la direction de la préparation et de la programmation budgétaire, pour la réservation des postes budgétaires, à la direction générale du budget et enfin au service de mise en solde pour activer le matricule.
Dans ce cas, tous les complices devraient être mis hors d’état de nuire, et leurs responsables demis de leurs fonctions, ces derniers ne pouvaient pas ne pas être au courant à moins que la procédure d’intégration des agents publics se limite à une médiocre inscription dans un logiciel.
Ce scandale lève le voile sur la médiocrité de certaines procédures internes, une Légèreté qui fait froid dans le dos, quand on sait la verve des agents de certaines administrations à réclamer des primes de « performance. »
Tous les bénéficiaires, personnes intégrées frauduleusement, et membres du réseau doivent être identifiés, démis de leurs fonctions et punis. D’ailleurs, le silence des ministres impliqués dans ce scandale pose la sempiternelle question du sens des responsabilités et de l’Etat des personnes censées nous gouverner. Sans doute, attendent-ils le tweet d’un certain économiste pour se plier à cet exercice basique de communication