Tunisie: se disant victimes d’une montée du racisme, les étudiants noirs ne veulent plus aller en cours

Depuis quelques jours en Tunisie, des discours racistes et anti-migrants se propagent sur les réseaux sociaux. Une déclaration récente du président Kaïs Saïed qualifiant l’immigration clandestine de « complot pour modifier la démocratie de la Tunisie » a mis le feu aux poudres. Plusieurs ressortissants subsahariens se disent en danger.

« L’immigration clandestine relève d’un complot pour modifier la démographie de la Tunisie, afin qu’elle soit considérée comme un pays africain uniquement et non un pays arabe musulman », a déclaré le président tunisien. Ses propos rapportés par plusieurs médias ont créé une vive polémique, alors que plusieurs migrants subsahariens (noirs NDLR) se disent victimes d’une véritable chasse à l’homme.

L’association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie a vivement conseillé aux étudiants noirs de « ne plus sortir même pour aller aux cours » jusqu’à ce que l’État tunisien donne des garanties suffisantes de sécurité.

Qualifié de racisme d’État, le discours du président tunisien semble légitimer un racisme anti-noir fortement ancré dans certains pays du Maghreb. « Même Zemmour, le chantre du racisme en France, n’aurait pas osé les propos orduriers que vient de tenir le chef de l’État », a déclaré pour sa part notre confrère Afrimag.net. Mais l’homme politique et raciste français a salué les propos du président tunisien qui parlait de « grand remplacement ».

Contacté par la rédaction sur la situation des étudiants gabonais en Tunisie, le ministère des Affaires étrangères n’a pas souhaité se prononcer.