UNOCA : L’importance de la coopération avec les organisations sous-régionales et régionales

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- La mise en place du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) à Libreville traduit la volonté de l’ONU et des organisations régionales et sous-régionales, en particulier la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), d’œuvrer de manière concertée pour créer les conditions d’un développement durable de l’Afrique centrale et favoriser l’intégration dans cet espace géographique confronté à des crises politiques récurrentes et à plusieurs défis transfrontaliers.

Ici, les violences électorales occasionnées par des scrutins contestés mobilisent de plus en plus les énergies ainsi que les menaces sécuritaires et terroristes tous azimuts. Sur ce dernier point, il convient d’évoquer quelques dossiers préoccupants : la prolifération incontrôlée des armes, la piraterie maritime dans le golfe de Guinée, la criminalité organisée, les activités des groupes rebelles comme l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), la recrudescence des attaques meurtrières de Boko Haram, etc.

Le phénomène du braconnage des éléphants et du trafic illicite de l’ivoire, qui a pris une ampleur alarmante en Afrique centrale, figure aussi parmi les menaces à la paix et à la sécurité qui interpellent l’UNOCA, ainsi que le réchauffement climatique.

L’UNOCA collabore étroitement avec les entités onusiennes sur le terrain et toutes les autres parties prenantes pour rechercher des solutions durables à ces problèmes, y compris à travers le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC), dont il assure le Secrétariat. La réunion annuelle des Représentants et Envoyés spéciaux du Secrétaire général de l’ONU, des Directeurs régionaux et des Coordonnateurs résidents du Système des Nations Unies en Afrique centrale constitue également un cadre de concertation et de réflexion fécond.

Mis en place dès octobre 2011 par l’UNOCA, ce rendez-vous, dont la 5e édition a eu lieu en mars 2017, permet d’aborder les sujets d’intérêt commun afin de promouvoir la cohérence et la coordination avec les différents acteurs intervenant dans les processus de paix en Afrique centrale. La participation des organisations sous-régionales et régionales aux travaux favorise des échanges fructueux sur les voies et moyens de renforcer leurs capacités en matière de prévention des conflits, de consolidation de la paix et de résolution pacifique des différends.

L’UNOCA en a fait une de ses priorités. Et dans ce chapitre, le Bureau accorde une attention particulière à la CEEAC, partenaire stratégique avec lequel il entretient des relations dynamiques. La mise en œuvre de plusieurs projets conjoints illustre leur détermination de continuer à privilégier l’unité dans l’action et à travailler main dans la main pour faire face aux défis immenses qui entravent l’essor de l’Afrique centrale. 2017 a été l’une des années les plus denses dans ce chantier au regard de l’importance ou du foisonnement des activités conjointes développées durant cette période.

L’UNOCA et la CEEAC ont notamment organisé une série d’ateliers ou de séminaires dont on appréciera l’intérêt en lisant les synthèses qui y sont consacrées dans ce magazine. Au-delà d’une exigence du mandat qui en fait une priorité pour l’UNOCA, la coopération avec la CEEAC et avec les autres institutions régionales est fortement encouragée par le Conseil de sécurité.

Dans une Déclaration de son Président à l’issue de sa 7694e séance tenue le 24 mai 2016, il rappelle que les « organisations régionales et sous-régionales sont bien placées pour comprendre les causes sous-jacentes et les éléments déclenchants des conflits dans leur région respective ». Le Conseil de sécurité réaffirme que la collaboration avec ces entités est « un élément critique pour prévenir le déclenchement, l’escalade, la poursuite et la reprise des conflits ».

L’enjeu principal est la pérennisation de la paix, « notamment en empêchant les conflits et en s’attaquant à leurs racines ». Dans ce contexte, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale fait régulièrement l’éloge du dialogue inclusif dans les pays où le climat politique exige ses bons offices.

Comme ses prédécesseurs à ce poste, François Loucény Fall y accorde une très grande importance. Malgré les difficultés souvent observées dans l’organisation et le déroulement d’un tel forum politique dans des situations de tensions ou de crise, il s’agit d’une arme précieuse au service de la diplomatie préventive.

Le dialogue inclusif offre en effet l’occasion aux acteurs sociopolitiques concernés de débattre des questions essentielles et d’adopter des mesures consensuelles susceptibles de fortifier la démocratie, la gouvernance et l’Etat de droit ainsi que la protection des femmes et des jeunes.

 

Ecrit avec le concours de Norbert Ouendji, Responsable de l’Unité de la Communication stratégique et de l’Information publique.

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