BIEN MAL ACQUIS : LA CONVOCATION AU MALI D’UN MINISTRE FRANÇAIS, JUGÉE « CHOQUANTE » À PARIS

Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères et son fils Thomas Le Drian, sont attendus le 20 juin prochain, au palais de justice du tribunal de grande instance de la Commune III de Bamako. La justice malienne souhaite entendre les deux hommes sur l’affaire d’attribution d’un marché public, pour la fabrication de passeports maliens. Lequel marché avait été attribué à une société proche de Thomas Le Drian.

Selon une source diplomatique française citée par Radio France Internationale (RFI) il s’agit d’une « énième provocation destinée à remettre une pièce dans la machine ». Selon ce diplomate, la convocation d’un ministre français par la justice d’un pays africain est une « provocation ».

Un comble pour la France, pays dont la justice jette régulièrement les responsables politiques africains en pâture dans la presse à scandale, au mépris parfois du secret de l’instruction et de la présomption d’innocence.

En effet, il y a longtemps, que les opinions publiques africaines ont cessé de croire que les soi-disant « révélations » de Mediapart ou les documentaires à charge sur des dirigeants du continent diffusés sur des chaînes du service public français, n’était que de la simple « Liberté d’opinion » et non pas des moyens de pression.

Pourtant, les faits reprochés au Ministre Le Drian ont suffisamment été documentés par la presse internationale, notamment le magazine Jeune Afrique, dont une enquête de 10 pages publiée en juin 2021 avait fait la démonstration que Jean Yves Le Drian profitait régulièrement de sa position de ministre pour favoriser les affaires de son fils et de sa région natale.

C’était le cas en 2015 au Mali, le marché de fabrication des passeports biométriques avait été confié sans appel d’offres à Oberthur Technologies, une entreprise française proche de Jean Yves Le Drian. Ce dernier est formellement accusé dans l’enquête de Jeune Afrique pour avoir fait pression sur les autorités maliennes.

Loin de la « provocation, » comme évoqué par ce diplomate anonyme, il s’agit plutôt d’une affaire très grave qui met en lumière les pratiques immorales de certains politiques français en Afrique. Nul doute que Jean Yves Le Drian, futur ex-ministre des Affaires étrangères de la France ne répondra pas aux convocations de la justice d’un pays du tiers-monde.

En ne répondant pas, comme il l’envisage à cette convocation, Jean Yves Le Drian risque de créer une jurisprudence qui verra les responsables politiques africains convoquées par la justice française, prier cette dernière de sassoire sur ses comissions rogatoires.

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