COP28 : L’Afrique lance un appel urgent à l’augmentation des financements climatiques

Au deuxième jour de la COP28, le Sommet sur le financement de l’adaptation pour l’Afrique a été le lieu d’appels urgents des dirigeants africains et de personnalités influentes du monde entier pour une augmentation rapide du financement de l’adaptation au climat. Actuellement, seulement 39% de tous les flux de financement climatique vers l’Afrique sont alloués à cette cause cruciale.

La session de haut niveau a réuni des personnalités telles que le président des Comores, Azali Assoumani, la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, le président du Sénégal, Macky Sall, le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, David Cameron, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, et le philanthrope Bill Gates.

Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, a annoncé le lancement du Guichet d’action climatique, visant à mobiliser jusqu’à 14 milliards de dollars pour soutenir l’adaptation de 37 pays à faible revenu. Il a appelé les donateurs et investisseurs à se joindre à cette initiative ambitieuse pour fournir des technologies agricoles résilientes au climat, assurer une assurance contre les risques météorologiques, réhabiliter des terres dégradées, et fournir de l’eau, des services d’assainissement, de santé, et de l’énergie renouvelable à des millions de personnes.

La présidente de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a annoncé que le Centre mondial pour l’adaptation formaliserait des partenariats pour mobiliser 700 millions de dollars en obligations vertes, émises par des banques tanzaniennes, afin de financer l’adaptation au climat. Elle a souligné l’importance de montrer la voie pour générer des fonds nécessaires à l’adaptation et à l’atténuation.

Macky Sall, président du Sénégal, a plaidé pour que le Fonds monétaire international et d’autres partenaires explorent le financement de projets verts, notamment d’adaptation, avec des ressources initialement réservées au remboursement de la dette. Il a souligné le besoin d’une approche juste et équitable dans la lutte contre le réchauffement climatique, déplorant le faible accès de l’Afrique aux financements concessionnels et aux investissements verts.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a souligné l’urgence de l’adaptation, déclarant que les dépenses du Royaume-Uni atteindraient 1,5 milliard de livres sterling d’ici 2025 pour financer des programmes vitaux tels que les prévisions météorologiques pour les agriculteurs. Il a appelé à une collaboration accrue entre les gouvernements des pays riches et les banques multilatérales de développement.

Bill Gates a comparé l’adaptation à « l’enfant orphelin » du financement climatique, appelant à des fonds supplémentaires pour l’adaptation au climat. Il a souligné la possibilité de doubler la productivité agricole dans des régions comme l’Asie du Sud ou l’Afrique subsaharienne.

En parallèle, le président de la Banque africaine de développement a salué Karen Wanjiru Kimani, ambassadrice kényane de l’environnement âgée de 12 ans, pour ses efforts exceptionnels en matière de reforestation. La COP28 reste un forum crucial pour négocier des actions concrètes contre les changements climatiques, et l’appel à un financement accru pour l’adaptation en Afrique demeure au cœur des discussions.

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