La tenue prochaine du One Forest Summit a remis au goût du jour la problématique de l’absence d’infrastructures appropriées aux grands événements dans la capitale gabonaise. Pourtant, jusqu’en 2013, Libreville disposait d’un palais de conférences et d’un centre de congrès au sein de la cité de la démocratie.
Le 15 décembre 2013, ces édifices, patrimoines du Gabon qui avaient été rénovés quelques années auparavant, sont détruits à coup de dynamite. Faute de communication officielle, c’est la rumeur qui informe l’opinion publique de la volonté des autorités d’y ériger à la place… un terrain de golf.
L’opinion publique apprenait alors que le Gabon était un grand pays de golf. En réalité, la destruction de ces édifices qui participaient de l’identité de Libreville, comme la Tour Eiffel le fait pour Paris, est intervenue dans une séquence lunaire au cours de laquelle le Gabon a organisé coup sur coup une course de bateau et un carnaval avec des danseuses venues du Brésil.
C’est sans doute dans cet élan de faire de Libreville un prétendu hub culturel qu’a été insufflée aux autorités l’idée de détruire l’un des lieux les plus emblématiques de la vie politique gabonaise. Symbole du boom pétrolier des années 70, ces palais ne semblaient pas souffrir d’une vétusté irréparable.
L’Ordre gabonais des architectes s’était d’ailleurs indigné de ces destructions qui laissent Libreville, 10 ans plus tard, sans aucune infrastructure digne d’accueillir de grandes conférences, si ce n’est la salle polyvalente d’un hôtel de la place (aussi vieux que les édifices détruits NDLR) ou encore une vulgaire tente située dans le mal nommé « jardin botanique ».
En novembre 2018, le gouvernement du Premier ministre Issoze Ngondet annonçait la construction du palais des congrès Mahatma Gandhi Convention Centre. Une construction durable qui devait accueillir plusieurs salles de réunion, un espace d’exposition et un auditorium entièrement équipé d’une capacité de 1000 personnes. Mais comme nombre de projets, celui-ci n’a pas dépassé l’état de l’annonce.
