Agriculture : Les raisons d’espérer

Le Gabon veut réduire de moitié ses importations alimentaires, dans les filières céréalières et avicoles à l’horizon 2022. Le pays  qui importe 80 % de ses aliments, pour plus de 300 milliards de francs CFA par an, mise dans un premier temps sur le manioc, la banane, le riz, le maïs, le soja et le poulet de chair pour établir une chaine de valeur. La situation a-t-elle cependant des chances de se renverser ?

Avec une économie, pendant longtemps, fondée essentiellement sur l’exploitation du bois, des mines et du pétrole, le Gabon n’a pas eu pour enjeu vital de devenir autosuffisant sur le plan alimentaire. 

Mais, depuis les dix dernières années, les choses changent. Aujourd’hui, confronté à un chômage de masse, évalué à 30% de la population active, l’emploi devient un enjeu social, politique et économique. L’Etat principal pourvoyeur d’emplois n’en peut plus. L’agriculture, non encore développé, devient dès l’un des principaux débouchés. 

Le gouvernement gabonais et les bailleurs de fonds sont de plus en plus optimistes. Une délégation de la Banque arabe de développement agricole (BADEA) est actuellement en séjour de prospection de 3 mois, en vue de finaliser le financement des chaines de valeurs céréalières du riz, maïs, soja et avicole.

Les atouts du Gabon en la matière sont nombreux : Plus de 2 000 000 ha de terres cultivables, une pluviométrie de plus de 2 500 mm par an. S’ajoutent de nombreux ingénieurs et techniciens agronomes, des vétérinaires, dont la plupart se tournent les pouces dans l’administration. 

Engagé à booster l’agriculture, le gouvernement a multiplié, ces dernières années les initiatives : Plan d’affectation des terres, plan de relance agricole en 2017, avec l’ambition de faire de l’agriculture le premier moteur de croissance et le premier gisement d’emplois.

Pour ce faire le gouvernement a misé sur le programme graine lancé en 2014. En cours de développement grâce à un partenariat public-privé, il a déjà donné ses premiers fruits : plus de 5 000 tonnes de manioc produits et de milliers d’emplois. Ce programme reçoit le soutien de la Banque africaine de Développement (BAD). Plus de 66 milliards de Francs CFA signés en 2017. Malgré des résultats encore mitigés, il ambitionne de se diversifier.

Le Gabon compte aussi sur le Projet de Développement et d’Investissement Agricole (PRODIAG) et le Projet de Développement Agricole Rural (PDAR) soutenus respectivement par l’AFD (21 milliards de francs CFA) et par le FIDA (13 milliards). 

Au demeurant, pour réussir le pari de la révolution verte, il faut relever le défi d’une éducation et une formation adaptées aux besoins du secteur.

Marianne IWANY

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