Albert Ondo Ossa, ancien challenger d’Ali Bongo lors de la présidentielle du 26 août 2023, continue de remettre en question la légitimité de la transition actuelle au Gabon, dirigée par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Accusant l’armée d’avoir orchestré une « révolution de palais », Ondo Ossa soulève des interrogations quant à la sincérité et à la transparence de cette transition.
Lors du 42e anniversaire de la marche de la Gare routière, organisé par le Mouvement de redressement national (Morena) le 9 décembre, Ondo Ossa a rappelé que le 30 décembre n’aurait jamais eu lieu sans le 26 août. Suggérant ainsi que la transition actuelle ne prend pas suffisamment en compte l’élection passée. Depuis son entrevue avec le président de la transition le 27 septembre, Ondo Ossa reste sceptique quant à la volonté réelle du gouvernement actuel de restaurer les institutions et de garantir une nouvelle ère politique.
Le CTRI (Comité pour la transition et la restauration des institutions), qui a pris le pouvoir après le renversement, a dès le départ annoncé l’annulation du vote du 26 août, affirmant que l’élection n’avait pas rempli les conditions nécessaires. En lieu et place, le CTRI a proposé un chronogramme conduisant à une nouvelle élection en août 2025, une proposition qui a suscité des critiques quant à la légitimité du processus.
Albert Ondo Ossa, se positionnant en tant que témoin privilégié des événements de décembre 1981, persiste dans sa conviction que « seul celui qui n’a jamais tué ni volé pourra redresser le pays. » Cette déclaration soulève des questions sur la compatibilité de Brice Clotaire Oligui Nguema avec ces critères, notamment en lien avec des allégations de corruption formulées en 2020 par l’organisation américaine OCCRP.
La rencontre officielle entre Ondo Ossa et le président de la transition semble n’avoir pas dissipé les doutes de l’ancien candidat, et ses déclarations récentes suggèrent un climat de méfiance persistant vis-à-vis du gouvernement actuel. La situation politique au Gabon reste ainsi marquée par des tensions et des incertitudes quant à la légitimité et aux objectifs de la transition en cours.