La tournée des 10 de l’Appel à agir s’est effectuée ce lundi 27 mars en plein cœur du marché Venez- Voir dans le 3ème arrondissement de Libreville pour appeler à l’éveil d’un sursaut patriotique au sujet de la constatation de la vacance du pouvoir, malgré le retour au pays du président Ali Bongo Ondimba.
Cela fait trois semaines qu’ils peinent à faire entendre leur volonté d’imposer au gouvernement un nouvel agenda politique : application de l’article 13 de la Constitution et respect de l’article 92 de la loi organique de la Cour constitutionnelle, pour faire constater la vacance de pouvoir qu’ils appellent de tous leurs vœux, après l’absence de cinq mois du président Ali Bongo Ondimba, frappé par un AVC le 24 octobre à Riyad en Arabie Saoudite.
Le mouvement citoyen s’est rapproché cette fois des populations de Venez-Voir, dans le 3ème arrondissement de Libreville, pour faire entendre son message.
Parti sur une approche citoyenne, le mouvement qui se refuse d’être populiste, a eu sa causerie en fin d’après-midi avec des sympathisants, partisans et un public de curieux.
Deux jours seulement après le retour ‘‘définitif’’ au Gabon du président de la République, les 10 maintiennent leur position et leurs doutes sur la capacité d’Ali Bongo Odimba à diriger, estimant que « l’arrivée définitive » du chef de l’Etat aura constituée une réponse éloquente qui n’était jusque-là qu’une hypothèse : C’est donc son entourage qui dirige !
Exprimant leur désarroi, les 10 moins se disent prêt à la confrontation le 31 mars prochain, date buttoir de l’ultimatum qu’ils ont posé au gouvernement. Ils comptent sur « l’ultime sursaut républicain des Gabonais. »
En attendant, ils songent à faire, très prochainement, une saisie en référée du Tribunal de Libreville pour demander une expertise médicale.
« Que le président du Tribunal de Libreville autorise ou coordonne l’expertise médicale, conforté que l’état de santé d’Ali Bongo Odimba n’est pas incompatible avec l’exercice de la charge de président de la République, vous ne m’entendrez plus en parler », a déclaré Jean Gaspard Ntoumtoume Ayi, qui pense que cet acte mettra fin au débat.
Elza Ritchuelle Boukandou figure féminine du mouvement a déclaré garder l’espoir de voir l’appel des 10 passer à l’appel des Gabonais, même après le 31 mars, misant beaucoup sur Port-Gentil (vile réputée frondeuse) qui « se démarque en s’organisant volontairement », indépendamment des 10.
L’appel des 10 campe en définitive sur l’idée que l’histoire du pays se joue sur le terrain.
Rhona Charline M’WENKONDET