Suite aux appels « à la désobéissance et à la rébellion» de certains acteurs politiques et membres de la société civile, le gouvernement est sorti de sa torpeur en menaçant de poursuites judiciaires les auteurs de « troubles à l’ordre public » dans un communiqué publié ce vendredi.
« Depuis quelques jours, le Gouvernement de la République constate, pour le déplorer, que certains de nos compatriotes, leaders de partis politiques, responsables syndicaux, membres de la société civile, s’illustrent par des actes et des propos désobligeants à l’égard des personnalités politiques tout en appelant à la désobéissance et à la rébellion contre les institutions régulièrement établies », indique le communiqué qui ne mentionne aucun nom, mais fustiges des propos et des actes désobligeant qui font penser à l’ancien vice-Prmier ministre, Bruno Ben Moubamba, entre autres acteurs devenus virulent par la parole.
Cette sortie intervient dans un contexte de tensions sociales et de libération de la parole sans précédant. Plusieurs syndicats, sont en effet en grève ou brandissent le spectre de la paralysie de l’administration, réclamant des salaires ou des primes impayées.
Une situation sur laquelle surfent plusieurs acteurs sur le front politique. Jean Ping, Jean Eyeghe Ndong, Zacharie Myboto, Privat Ngomo et une dizaine de figures politiques et de la société civile ont appelé à la vacance du pouvoir, à « agir » ou à l’insurrection.
On note, certes, des querelles de chapelles entre les opposants qui sont allés aux élections législatives et locales du 6 octobre 2018, et les pros Jean Ping, mais les deux camps s’accordent à l’idée d’interrompre la gouvernance actuelle face à l’état de santé du président de la République, pourtant en convalescence à Rabat au Maroc. On note aussi des appels aux dialogues de quelques acteurs modérés de l’opposition mais leurs voix sont à peine audibles.
Tout en rappelant la garantie de toutes les libertés fondamentales, reconnues par la Constitution, le gouvernement rappelle leur encadrement par des lois.Aussi indique-t-il dans son communiqué que « Les lieux de culte, les marchés et les hôpitaux sont des lieux dédiés à des activités précises, que sont la pratique de la religion, l’exercice d’une activité économique et la prise en charge des malades », et ne peuvent donc être des tribunes politiques. Une saillie qui stigmatise sans le nommer l’opposant Jean Ping qui a multiplié ces derniers temps les sorties dans les églises et les marchés à fort renfort médiatique.
Le gouvernement pense que « ces actes (…) sont de nature à troubler l’ordre public et la paix sociale » et met en garde leurs auteurs qui risquent des poursuites judiciaires.
Marianne Iwany