Concertation politique : habituée des coups d’éclat, l’opposition gabonaise sera-t-elle à la hauteur des enjeux ?

En proie à des conflits internes où certains opposants sont traités de « factices » par d’autres, saura-t-elle parler d’une seule voix pour porter ses aspirations légitimes ? Rien n’est moins sûr après l’offensive médiatique du camp Missambo.

La tribune de Paulette Missambo, présidente de l’Union nationale, et le communiqué du Rassemblement pour la patrie et la modernité d’Alexandre Barro Chambrier, qui semblent avoir été écrits à la même table, sont-ils le teaser d’un futur épisode politique presque attendu ?

Faisant fi de l’incapacité de l’opposition à s’accorder pendant près d’un mois pour désigner ses membres au sein du bureau du Centre gabonais des élections (CGE), les deux responsables politiques ont dénoncé l’élection de Stéphane Bonda au poste de président du CGE. Ils accusent ce dernier d’être un « membre actif » du parti au pouvoir, ce que ses proches réfutent en arguant qu’il n’apparaît nulle part dans l’organigramme du parti au moment de son élection. (La Cour constitutionnelle a été saisie – NDLR)

Si pour Paulette Missambo, la concertation politique qui s’est ouverte ce lundi 13 février ne doit pas être un remake des accords de Paris (ministre et membre influent du PDG en 1994, elle ne les avait pas dénoncés – NDLR) qui, selon elle, ont « freiné l’épanouissement démocratique de notre pays et empêché l’éclosion de tant de talents », pour Alexandre Barro Chambrier, les dés semblent déjà jetés.

Dans son communiqué, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité semble y aller à reculons, sans doute poussé par la venue prochaine d’Emmanuel Macron. Comme s’il s’agissait pour lui de ne pas offrir son refus à ses adversaires et à la communauté internationale. Il a affirmé ne pas souhaiter « enlever une chance aussi infime soit-elle, pour que les fils et filles du Gabon se retrouvent pour parler d’une question cruciale et sensible pour l’avenir de leur pays ».

Pourtant, une exigence d’Alexandre Barro Chambrier, qui rappelle avoir accepté de prendre part à ces assises qu’à la « condition que celles-ci ne portent que sur les questions liées à la transparence électorale », pourrait poser problème. Difficile d’inscrire un unique point au cours d’une concertation où seront représentés 101 partis politiques, tous aussi légitimes les uns que les autres ?

A moins qu’on ne soit en face d’un teaser comme une partie de l’opinion l’estime.

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