Alors qu’à Goma la prise en charge humanitaire tarde à se mettre en place pour venir en aide aux victimes de l’éruption du volcan Nyiragongo, Le Président du Congo mène bataille contre la candidature du Gabon à l’élection de membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU. Une candidature endossé par l »Union africaine, contrairement à celle portée par la RDC. Un forcing qui pourrait laisser des traces.
Pourtant, lors de la 34e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union Africaine (UA), le comité ministériel sur les candidatures africaines au sein du système international avait endossé en des termes on ne peut plus explicites la candidature du Gabon.
Approuvant dans un premier temps la candidature de l’Égypte, du Maroc, de Maurice et de Mauritanie d’examen en qualité de membre du Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ( UNESCO), le Comité ministériel avait par la suite approuvé les candidatures exclusives du Gabon et du Ghana pour l’élection en qualité de membres non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) au titre de la période 2022-2023 dont l’élection est prévue le 11 juin prochain à New York. Un consensus africain et irrévocable.
Cette 34e session du sommet de l’Union africaine s’est achevée le 7 février 2021 avec l’élection à la Présidence de l’Union Africaine du Président de la République démocratique du Congo (RDC). C’est justement ce dernier qui tente depuis quelques semaines d’imposer par la force la candidature de son pays, la RDC à l’élection de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies ( CSNU) au mépris de la décision des instances de l’UA. Une posture qui fragilise l’Union Africaine, une institution dont l’utilité reste encore un mystère pour de nombreux africains mais qui a pourtant toute sa place dans le concert des nations.
A ceux qui prétendent que la République du Congo avait présenté une candidature en 2019, un diplomate gabonais réplique que le comité ministériel sur les candidatures des 3 et 4 février 2021 est le seul organe habilité à examiner ce type de candidatures et il l’a fait au profit du Gabon et du Ghana
Pour certains observateurs, l’attitude des autorités congolaises pourrait renforcer l’image d’immaturité qui colle à la peau de certains dirigeants africains. En effet, Felix Tshisekedi foule aux pieds les décisions d’un organe de l’Union Africaine dont il est pourtant le Président en exercice. Il pourrait s’agir d’un mauvais message envoyé aux partenaires internationaux.
Au moment où le plaidoyer pour une représentation permanente de l’Afrique au Conseil de Sécurité de l’ONU devrait se faire plus pressant, le Président Tshisekedi, sous le silence complice du tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA montre le visage d’une institution africaine dépassée par les égos de certains de ses acteurs.
De leur côté, historiquement opposés à la réélection de Moussa Faki Mahamat, les USA observent de loin ce qui se joue actuellement entre le Président de la Commission et le Président de l’Union. De cet épisode, l’Union Africaine n’en sortira pas grandi, ça c’est une garantie .