« Détournement de fonds publics »: Dieudonné Minlama prévient sur les candidats-DG

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)-Au moment où le Gabon s’apprête à organiser ses premières élections « jumelées », Dieudonné Minlama, le président d’Ensemble pour la République (EPR) a tiré la sonnette d’alarme sur l’éventualité d’une utilisation ‘’peu orthodoxe’’ de l’argent public par certains candidats issus de la grande administration gabonaise.

«Certains directeurs généraux et autres hauts cadres de ces sociétés viennent d’être investis candidats aux prochaines élections. A ces postes, on n’a pas droit à l’erreur : seule, la victoire est admise, sinon. (…) Face à une telle pression, pour financer leurs campagnes, nos candidats DG vont-ils résister à l’envie de puiser dans les caisses, déjà très fragiles des entreprises dont ils ont la charge ?», a déclaré Dieudonné Minlama.

Au risque d’être loin des mesures d’austérité, préconisées dernièrement dans un climat d’effervescence, d’attente et de suspicion, pour proscrire tout incident et assurer le bon déroulement des élections locales et législatives, le crainte du « promoteur » du « progressisme de l’émancipation démocratique » concerne surtout les candidats chefs d’administrations publiques investis par le parti au pouvoir.

« Pour financer leurs campagnes, nos candidats  DG vont-ils résister à l’envie de puiser dans les caisses, déjà très fragiles des entreprises et autres administrations dont ils ont la charge ?  Dans tous les cas, le réveil  risque d’être difficile à la fin de ces scrutins », s’est-il inquiété.

L’arme de la corruption matérielle : « L’argent volé ».

De l’avis de Dieudonné Minlama Mintogo, un renouvellement  des dirigeants de toutes ces institutions serait judicieux. «La situation incongrue du Gabon, nous impose nous acteurs politiques, que nos institutions soient fortes. Et pour le moment c’est par contre une situation de fragilité et d’incertitude qui surgit en ce qui concerne la situation actuelle», précise l’ancien candidat à l’élection présidentielle.

Certes «l’argent ne fait pas toujours le bonheur », mais, très souvent « il fait l’élection » au Gabon. Sans être exhaustif, la probabilité pour les candidats les plus dépensiers de remporter une élection est plus élevée. Pour preuve, il n’est pas « rare » d’entendre un gabonais pourtant lambda dire: « je vais faire quoi dans un meeting où je ne peux ni boire ni même sortir de là avec 5000 FCFA » lorsqu’il s’agit d’un meeting d’un autre gabonais lambda candidat. A contrario, les meetings de « voleurs de la République d’hier et d’aujourd’hui» refusent souvent du monde. Normal : là-bas, le candidat distribue argent, boisson, nourriture etc.

Sur cet angle, la l’inquiétude de Dieudonné Minlama Mintogo est fondé car, au lieu d’être des lieux de débats idéologiques, les campagnes électorales et politiques se déroulent plutôt dans une ambiance de « réfectoire ». Et, finisse par une propension avérée des électeurs à monnayer leur droit de vote.

« Mangez, buvez et votez pour notre parti ! », devient quelquefois un slogan de campagne. De même que pour se « vendre », il n’est pas rare d’entendre: « Donnez-nous à manger si vous voulez que nous votons pour votre parti ! », ou encore « Ventre affamé n’a point d’oreilles ! ». « Prenez, mangez et buvez, car ceci est votre argent ! Mais ne votez pas pour eux ! Ne votez pas pour celui qui nourrit sa poule le jour du marché ! », Peut–on entendre également venant d’un camp adverse.

Ces consignes et contre-consignes de vote sont le reflet des rapports essentiellement clientélistes entre les partis politiques et l’électorat gabonais. Aujourd’hui encore, le métier de politicien continue d’être pour certains une passerelle pour opérer un véritable hold-up sur les ressources de l’État. Bien plus, dans un contexte de compétition politique où les politiciens sont face aux électeurs, la redistribution des ressources de l’État semble s’effectuer exclusivement à la tête du client électoral. C’est dire que, l’appréhension révélée ici par Dieudonné Minlama, le président d’Ensemble pour la République (EPR), doit interpeller tous les gabonais.

 

 

 

 

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