ECONOMIE-DOUANES : « DÉSORMAIS AUCUN ÉCART DE COMPORTEMENT NE SERA ACCEPTÉ » : BORIS ATCHOUGHOU

Au Gabon, la légende du douanier qui s’enrichit au bout de 6 mois d’activité professionnelle à fini par banaliser des pratiques délictueuses au sein de cet organisme central dans la collecte des recettes publiques.

La douane gabonaise est une importante pourvoyeuse de recettes. Elle arrive en deuxième position après les recettes pétrolières. Une position centrale dans l’économie gabonaise que le nouveau directeur général des douanes entend réaffirmer dans un contexte de crise économique mondiale où le Gabon est parfois réduit à emprunter des sommes qu’une certaine éthique professionnelle permettrait à la douane de collecter sans effort aux portes du Gabon.

Malheureusement au fil des années et des gouvernances ministérielles, la douane gabonaise est devenue un Etat dans l’Etat, avec sa fiscalité parallèle, ses passe-droits, ses douaniers propriétaires d’entreprises de transit, ses exonérations fiscales à tout-va, mais aussi ses créanciers en milliards qui n’ont jamais été inquiétés. Ce sont autant de maux qui ont normalisé au sein des douanes gabonaises des pratiques à rebours de l’intérêt public. C’est à cette véritable « organisation criminelle » que la nouvelle direction générale des douanes gabonaises entend s’attaquer.

« J’ai tenu à souligner à mes collaborateurs que désormais aucun écart de conduite ne sera accepté en ce sens que les recettes publiques devront être optimisées (..) nous mettrons désormais à la disposition du Trésor Public toutes les ressources nécessaires y compris les poches de recettes qui sont dissimulées », a déclaré Boris Atchoughou le nouveau patron des douanes ce 05 novembre à Owendo, laissant suggérer que désormais les douaniers pris la main dans le sac répondront pénalement de leurs actes.

Douanier de métier, Boris Atchoughou est bien placé pour connaître les maux qui minent cette importante administration publique et y apporter des solutions dans les plus brefs délais.

La méthode ne plaira certainement pas à l’Establishment douanier habitué des petites magouilles. La volonté du directeur général de redorer le blason de la douane devrait comme il est de coutume dans ce genre de cas se heurter à quelques réticences, à quelques articles savamment relayés dans la presse d’opinion. Mais les populations gabonaises méritent de bénéficier de toutes les ressources collectées en leur nom par les services douaniers. Il s’agit désormais pour la nouvelle gouvernance des douanes de se donner les moyens de son ambition en prenant s’il le faut, les mesures nécessaires afin de faire le tri entre le bon grain et l’Ivraie.

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