Fait divers : Séquestration de la dépouille d’un jeune prisonnier à l’hôpital militaire

Le Commandant en Chef de la Sécurité Pénitentiaire a été saisi par SOS Prisonniers Gabon suite au décès d’un jeune prisonnier et la séquestration de sa dépouille à l’hôpital militaire.

En effet, la dépouille de feu Akoulou Mintsa Dany Daniel, un jeune homme âgé de 26 ans se retrouve actuellement bloquée à l’hôpital militaire. D’après les proches, le défunt ne souffrait d’aucune pathologie et n’avait pas d’antécédents de santé lors de son incarcération en 2021. Le jeune homme avait été incarcéré à la prison centrale de Libreville en décembre 2021 et condamné à 2 ans de prison ferme pour vol.

Le lundi 17 octobre 2022, aux environs de 19 h, la famille du détenu Akoulou Mintsa Dany Daniel aurait reçu un appel téléphonique de la part du médecin de la prison centrale, demandant à la famille de s’y rendre en urgence.

Le lendemain, un membre de la famille va se présenter à la prison centrale et constatera que le jeune homme est dans un état critique, allongé sur une civière. Le médecin va expliquer à la famille d’Akoulou Mintsa Dany Daniel qu’il serait atteint de la tuberculose et qu’il faudrait le transférer dans un hôpital. Le jeune garçon sera évacué à l’hôpital militaire, 2 jours plus tard. Rapporte le média en ligne Gabon actu.

Une fois à l’hôpital militaire, l’administration pénitentiaire va se désengager des frais de santé du détenu. La prise en charge sera donc assurée par la famille, qui va régler les premières ordonnances.Cependant, les médecins de l’hôpital militaire vont informer la famille que le pronostic vital de leur fils est engagé et qu’il faudrait un miracle pour qu’il s’en sorte.

Le dimanche 23 octobre 2022, le jeune prisonnier va rendre l’âme. Une situation éprouvante pour la famille qui était déjà privée de voir leur garçon. Elle ne sera pas au bout de sa surprise, la dépouille de leur fils va se retrouver bloquée à la morgue de l’hôpital militaire. Car la structure hospitalière exige le paiement des frais d’hospitalisation afin de transférer la dépouille dans une maison de pompe funèbre.

Mais que dit la loi sur la prise en charge des détenus ? L’arrêté 0018 portant règlement intérieur des établissements pénitentiaires au Gabon affirme que les détenus doivent bénéficier des soins de santé appropriés.D’aailleurs, SOS Prisonniers Gabon, rappelle  que la Règle 24.1 de l’ensemble des règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus prévoit que « L’État a la responsabilité d’assurer les soins de santé aux détenus, ceux-ci devant recevoir des soins de même qualité que ceux disponibles dans la société et avoir accès aux services nécessaires sans frais et sans discrimination fondée sur leur statut juridique.

Le décès du jeune Akoulou Mintsa Dany Daniel soulève le problème de la négligence médicale en milieu carcéral. Combien de détenus doivent mourir à cause de cette négligence ?

Hervé Simon

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