Gabon : à deux mois de la présidentielle, l’opposition déchirée par les égos de Missambo, Chambrier etc…

À l’intérieur de l’opposition gabonaise, les ambitions personnelles semblent prendre le pas sur les alliances de façade qui ont été affichées lors de la présentation de la plateforme pour l’alternance il y a quelques mois.

Bien qu’il prenne son temps pour se déclarer candidat, il ne fait aucun doute qu’Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité(RPM), se présentera. « Il ne laissera pas son tour à Jean Ping comme en 2016 », clament ses partisans. Sa comparse Paulette Missambo s’est déclarée candidate lors d’un congrès d’investiture tenu en catimini, une chute pour le grand parti qu’a été l’Union Nationale (UN).

Proche de Jean Ping, Bertrand Zibi est sorti de prison sans dire un mot en faveur de son « président élu » et s’est également déclaré candidat. Malgré des scores anecdotiques lors des élections précédentes, l’ancien Premier Ministre Raymond Ndong Sima et l’ancien Vice-Président de la République Pierre Claver Maganga Moussavou ne veulent pas être éclipsés.

Président d’un parti politique divisé et en sommeil depuis le scandale des valises remplies d’argent liquide, Guy Nzouba Ndama se fait discret, affaibli par sa situation judiciaire et marginalisé par ses anciens protégés. L’ancien Président de l’Assemblée Nationale n’a plus été vu lors d’une manifestation de premier plan depuis plusieurs semaines.

Même la presse d’opposition et les activistes qui les maintiennent en vie médiatiquement ne savent plus à qui se fier. Un sondage a même été lancé en ligne pour désigner « le candidat unique de l’opposition ». « Une lubie de quelques rigolos qui pensent que le Gabon, c’est Facebook », commente un internaute.

Dans ces conditions, quelles sont les chances de l’opposition de peser face à un Parti Démocratique Gabonais plus organisé que jamais et à un Ali Bongo, probable candidat à sa succession, dont les tournées à l’intérieur du pays, bien qu’étant républicaines, démontrent sa capacité à mobiliser autour de lui.

En 2016, à deux mois de la présidentielle, le « candidat consensuel » de l’opposition haranguait les foules, tandis que les leaders actuels de l’opposition, à une exception près, peinent à remplir des tentes de 40 chaises.

Pour 2023,  « les chances de l’opposition sont quasi nulles et ils le savent », déclare un observateur de la vie politique locale. « Certains y vont juste pour avoir la légitimité de pleurnicher lorsqu’ils seront battus et de crier à la fraude sans preuves », rapporte un autre.

En effet, quelles sont les chances de personnalités incapables de remporter un siège de député où on est élu avec 200 voix, de gagner l’élection suprême ? Aucune sauf un miracle.

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