Au cours de la Conférence de presse du 26 janvier, le Porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, a rappelé que l’un des objectifs du séminaire gouvernemental s’étant déroulé du 18 au 19 janvier était la réduction du poids du secteur pétrolier dans le PIB au Gabon. Objectif entrant dans le plan de diversification de l’économie pour amortir le choc de la crise sanitaire.
L’objectif aujourd’hui est de réduire le poids du secteur pétrolier dans le PIB au Gabon et passer à la diversification de l’économie qui permettrait de ne plus compter en grande partie sur le pétrole. En 2019, le pétrole représentait en moyenne 80 % des exportations, 45 % du PIB et 60 % des recettes budgétaires selon la Banque mondiale. La crise sanitaire de la Covid-19 a fait ressentir davantage dans l’économie gabonaise la nécessité de diversifier les secteurs afin de relever cette économie. Cette diversification permettrait ainsi d’amortir le choc de la crise sanitaire qui a durement frappé l’économie mondiale.
La diversification de l’économie avait été abordée dans le Plan de la relance économique qui avait pour but de réduire la dépendance de l’économie gabonaise au pétrole et accélérer le plan de souveraineté alimentaire. Ce plan a dû faire face aux imprévus de la criseCovid-19 qui a impacté l’économie à l’échelle mondiale. Comme pouvait le dire en avril 2020 l’ancien Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, « Alors que notre pays devrait renouer avec une croissance de l’ordre de 3,8 % cette année au prix de douloureux sacrifices et des réformes courageuses, cette crise va anéantir tous nos efforts antérieurs et induire une croissance réelle proche de zéro ». Ainsi, suite aux nombreux imprévus, le Gabon lance un Plan d’accélération de la transformation (PAT)pour réadapter ses stratégies aux changements.
Les stratégies mises en place ont donc pour but d’accélérer l’investissement du Gabon dans le secteur de la pêche et celui de l’agriculture. Dans ce cadre, il y a le plan national d’affectation de la terre qui consiste à repérer les terres propices aux différentes productions agricoles afin de mener à bien ce projet. Un engagement qui peu à peu se concrétise comme le montre la séance de travail tenue le 12 janvier 2021 avec le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et de l’Alimentation, Biendi Maganga-Moussavou, sur l’industrialisation de la pêche qui annonce la mise en place d’une usine de transformation. Le but étant de permettre une production et consommation locale afin de moins ressentir les retombées de la crise.
Les membres du gouvernement ayant eu du retard dans ce projet, c’est dans ce sens que le président de la République, Ali Bongo Ondimba, durcit le ton lors du séminaire et les encourage à accélérer la concrétisation des engagements pris. « Au Gabon, être ministre n’est pas un droit acquis. C’est un honneur qui se mérite. Ce mérite se mesure à l’aune de vos résultats sur le terrain et de la stricte application des consignes qui vous sont données. » Déclare le président.
Shekina Bibaye
