Gabon: « La constitution doit s’adapter aux réalités actuelles du pays » Murielle Minkoué

L’Assemblée constituante poursuit ses travaux autour du projet de nouvelle Constitution du Gabon, dans un climat marqué par des débats animés et des interrogations. Le 13 septembre, la ministre de la Réforme des Institutions, Murielle Minkoué-Mintsa, accompagnée du Comité constitutionnel national (CCN), a défendu la nécessité d’une révision constitutionnelle, affirmant que « la Constitution est le texte fondateur d’un État » et que le projet vise à adapter les institutions du pays aux réalités contemporaines.

Selon Minkoué-Mintsa, le texte fondamental, composé de 12 titres, 24 chapitres et 194 articles, s’inspire des conclusions du Dialogue national inclusif (DNI), de la Constitution de 1991 et d’une analyse comparative d’une vingtaine de Constitutions étrangères. Malgré ce processus rigoureux, plusieurs points du projet ont suscité des inquiétudes parmi les membres de l’Assemblée.

Des préoccupations autour du régime présidentiel

Parmi les aspects les plus critiqués, la nature du régime présidentiel proposé soulève des questions, notamment sur les critères d’éligibilité et la durée du mandat présidentiel. Les membres de l’Assemblée s’interrogent également sur l’instauration d’une session unique du Parlement et la possibilité d’un blocage en cas de cohabitation entre l’exécutif et le législatif.

Murielle Minkoué-Mintsa, en réponse à ces préoccupations, a défendu les choix faits par le CCN. « La meilleure Constitution est celle qui s’adapte à son peuple, à son époque », a-t-elle souligné, rappelant que l’option du régime présidentiel découle des recommandations du Dialogue national inclusif. Elle a également justifié l’instauration d’une session unique au Parlement comme une mesure visant à « concourir à l’équilibre des pouvoirs ».

Critères d’âge pour la présidence et rôle du Vice-président

Un autre point sensible concerne les critères d’âge pour la candidature à la présidence. Minkoué-Mintsa a précisé que ces dispositions reprennent celles de la Constitution de 1991, qualifiée de « document référentiel ». Le projet prévoit également la création du poste de Vice-président de la République, qui serait directement redevable au chef de l’État, une innovation destinée à renforcer l’exécutif.

Vers une adoption référendaire ?

Malgré les critiques et les inquiétudes, Minkoué-Mintsa a insisté sur l’importance d’un consensus national autour de cette nouvelle Constitution. Elle a plaidé pour son adoption par voie référendaire, affirmant qu’il est crucial que « les Gabonais de toutes les couches s’accordent pour adopter » ce texte qui, selon elle, doit refléter les aspirations du peuple et les exigences de l’époque actuelle.

Les travaux de l’Assemblée constituante se poursuivront avec les auditions de plusieurs autres institutions, telles que le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et le Conseil national de la démocratie (CND), avant la rédaction du rapport final. Cependant, le chemin vers une nouvelle Constitution semble semé d’embûches, tant les divergences sont fortes sur certaines des dispositions clés.

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