Mays MOUISSI: « «la dette du Gabon fait peser un risque sur les équilibres macroéconomiques de la nation »

LIBREVILLE, GABON (médias241.com)- Le ministre de l’économie gabonaise a procédé mercredi à à la présentation de l’emprunt obligataire EOG 6.5% net 2017-2022 de 100 milliards de FCFA sur le marché financier des états de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(Cemac). 

Cet emprunt va servir à la mise en œuvre du projet de relance économique, notamment au financement des projets dans les secteurs routiers, éducatif et de la formation professionnelle, de la sécurité, de l’économie, des finances, de la sante et divers autres secteurs d’une part et, au remboursement partielle de la dette intérieure.

Rien que sur les six premiers mois de l’année en cours, la dette du Gabon a augmenté de 26% et se situe actuellement à 4110.4 milliards de FCFA, soit 64% du PIB, révèle la direction générale de la politique fiscale du Gabon. La dette extérieure est actuellement située à 3124.7 milliards de FCFA. Soit une augmentation de 9.2% par rapport à 2016.Tandis que celle intérieure est de 985.7 milliards de FCFA, soit une augmentation de 147.1% par rapport à 2016.

Il faut signaler que, depuis 2014 ce sont les secteurs secondaires et tertiaires qui soutiennent véritablement l’économie  (hors pétrole) gabonaise. Les recettes hors pétrole affiche une progression de 8.6% et devraient représenter 73% a l’horizon 2020. . Le pays envisage une croissance de 2.7 en 2018 et environ 4.4 en 2019.

Alors que le plafond d’endettement national est fixé à 35% du PIB, Mays Mouissi, l’analyste économique s’est désolé que «la dette du Gabon représente désormais plus de 60% de son PIB faisant peser un risque sur les équilibres macro-économiques de la nation ». Rappelant qu’en 1999, lorsque la dette du Gabon était au plus haut, elle représentait 44% du PIB, l’analyste économique a fait remarquer que le niveau d’endettement actuel se rapproche dangereusement du plus haut historique dont les fonctionnaires du ministère du budget gardent encore un triste souvenir.

En termes de recours face à l’endettement, l’analyste économique invite les autorités à engager des réformes structurelles et institutionnelles pour réduire le train de vie de l’Etat en limitant notamment le nombre de ministres à 18, en supprimant le Sénat, en réduisant le nombre de députés, en réduisant le nombre de conseillers économiques et sociaux, en limitant les dépenses liées à la constitution et l’entretien du parc automobile de l’Etat etc. Des réformes qui, selon lui, si elles étaient réalisées permettraient à l’Etat de faire des économies et réduire ses emprunts.

 Cet emprunt rentre dans la loi des finances rectificative 2017. 

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