Le 21 octobre 2024, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a publié un communiqué qui a fait l’effet d’un rappel à l’ordre pour certains partis politiques et associations. Ce message, sans mention explicite du Parti Démocratique Gabonais (PDG), visait clairement les récents agissements de l’ex-parti au pouvoir ainsi que des associations « kounabilistes », groupes traditionnellement liés à l’ancien régime.
Le PDG, après sa rentrée politique le 12 octobre dernier, avait exprimé un soutien ouvert aux actions du CTRI et de son président, le général de brigade Brice-Clotaire Oligi Ngema. Ce soutien s’était même prolongé lors de son déploiement dans l’hinterland, les militants du parti affichant ostensiblement leur adhésion aux actions du Comité. Cependant, dans son communiqué numéro 067, le CTRI a tenu à réaffirmer une position de neutralité vis-à-vis des soutiens partisans, précisant qu’il n’avait pas besoin de soutien politique pour mener à bien sa mission.
Le porte-parole du CTRI, le colonel Ulrich Mafoumbi Mafoumbi, a rappelé que l’utilisation de l’image du chef de l’État à des fins politiques, tout comme l’instrumentalisation de son soutien, n’étaient pas tolérées. « Le CTRI et le président de la Transition sont les garants de l’unité et de la souveraineté nationale, et ne sauraient être mêlés à des stratégies politiciennes », a-t-il martelé. Ce message survient après que le PDG et d’autres mouvements aient associé leur soutien au CTRI dans leur communication, ce qui a rapidement attiré l’attention.
Le colonel Mafoumbi a également souligné que l’activisme de certaines associations et formations politiques, appelant parfois à voter « oui » au référendum, était prématuré, étant donné que la campagne référendaire n’a pas encore été officiellement lancée. En effet, l’actuelle période pré-référendaire est avant tout dédiée à l’éducation des citoyens sur le contenu de la future Constitution, et non à des prises de position partisanes.
Le CTRI appelle à un débat démocratique apaisé et respectueux, loin de toute forme de manipulation ou de dénigrement. Il a exhorté les partis politiques et les associations à « laisser le peuple s’exprimer librement » et à ne pas exploiter les institutions de la Transition pour des intérêts personnels ou partisans.
Pour le Comité, l’enjeu principal reste de garantir un processus référendaire transparent et inclusif. Dans cette optique, toute tentative de récupération politique, notamment en s’associant à l’image du président de la Transition ou à celle du CTRI, est perçue comme une entrave à l’intégrité de ce processus.
Cette prise de position ferme du CTRI met en lumière une volonté claire de se distancer des pratiques de l’ancien régime et de maintenir un climat d’apaisement dans un contexte où l’avenir institutionnel du Gabon se dessine à travers le référendum constitutionnel. Par ce recadrage, le Comité entend protéger son impartialité et renforcer la confiance du peuple dans le processus de restauration des institutions.
Le communiqué rappelle que « Le Gabon n’appartient à aucun parti politique, à aucun mouvement. Il appartient à tous les Gabonais », une déclaration qui marque la volonté du CTRI de maintenir l’équilibre entre toutes les forces politiques et sociales du pays en cette période charnière.
