Incarcéré depuis décembre 2019 dans le cadre de la vaste opération anticorruption dénommée scorpion, Brice Laccruche Alihanga voit un peu plus l’étau se resserrer sur lui après les accablantes révélations faites par son ancien aide de camp. Yoanis Kongo a décrit un vaste système clientéliste bâti au profit de l’ex-directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, ce 18 mars 2022, devant les magistrats.
Plus le temps passe, plus les langues se délient. Et toutes les révélations convergent vers une personne, l’ancien tout puissant directeur de cabinet. Les dernières en date, sont celles de son homme de main, le lieutenant de la garde Républicaine, qui au cours de son audition devant les magistrats est passé à table. Il est lui aussi détenu et accusé de concussion et blanchiment de capitaux.
Il a expliqué aux juges que les faits qui lui sont reprochés ont été accomplis dans le cadre de ses devoirs d’aide de camp. De son point de vue, il était astreint au devoir d’obéissance, pour l’exécution des missions qui lui étaient confiées par Brice Laccruche Allianga. Des propos qui rejoignent ceux de Noel Mboumba lors de sa sortie de prison qui avait affirmé « reconnu avoir exécuté des instructions malveillantes de la part des personnes qui ont profité de leur position dominante pour conduire à poser des actes contraires à la loi ». Bien qu’il n’avait pas nommément cité BLA, tout portait à croire qu’il s’agissait bien de l’ex tout puissant DICAB.
Yoanis Kongo a déclaré s’être rendu à plusieurs reprises au trésor public sur instruction de l’autorité qu’il servait pour se faire remettre beaucoup d’argent, prélevé sur les « fonds communs ». L’argent était ensuite remis au directeur de cabinet. Ces missions ont permis à cet agent des forces de défense d’obtenir des avantages financiers énormes. Il a ainsi pu amasser plus de 200millions FCFA en 2 ans de bons et loyaux services
Ce sont autant de révélations qui viennent davantage mettre à mal Brice Laccruche Alihanga, qui attend de comparaître devant la cour criminelle spécialisée.