GABON /POLITIQUE : L’ENTRÉE EN SCÈNE DES ASSOCIATIONS

Deux mille quinze – deux mille seize, elles étaient partout, tout feu tout flamme. De deux mille dix-sept jusqu’à la mi-deux mille vingt et un, elles s’étaient terrées dans un silence criard et avaient disparu des radars. Des l’entame du second semestre de 2021, lentement, sûrement et progressivement elles sortent de leurs tanières. Elles suivent les sentiers battus. Posent des actions caritatives. Les médias en font large écho. Et la tendance n’est pas prête de s’estomper. Mais pour quel enjeu?

Le Gabon compte à ce jour plus de 1000 associations enregistrées au Ministère de l’intérieur. Mais la majorité de ces associations ne sont pas connus des Gabonais. Aucun état de service. Leur curriculum vitae est vierge.

A l’approche de 2023, année des élections générales, les associations qui s’étaient pourtant terrés dans un silence criard, 5 ans durant, voudraient désormais se faire entendre et se faire voir par tous les moyens.

Si les unes n’existent que juridiquement sur papier grâce à leur agrément ; d’autres par contre sans adhérents ni siège social, n’existent que médiatiquement avec les passages de leurs actions caritatives à la télé ou à la radio.

Leur leitmotiv, arpenter les quartiers défavorisés de la capitale et de l’intérieur du pays pour lutter contre l’indifférence en apportant des aides multiformes et de la chaleur humaine aux
populations pauvres, sinistrées ou confrontées à des catastrophes.

Lumière, caméra, action ! A plein ciel, une association est entrain de gratifier certaines familles de kits alimentaires. Au PK 7, une autre procède à la réfection d’une toiture emportée par des vents violents. A Melen une autre offre une passerelle piétonne, etc.

D’autres encore dont les fondateurs sont un peu nantis, curent les caniveaux avec des outils domestiques à grand coup de tapage médiatique sur les réseaux sociaux.

Ainsi, tentent-elles de répondre aux besoins vitaux de leurs compatriotes vivant dans la précarité : faim, santé, éducation, logement, environnement, etc.

Toutes ces actions et cette volonté salutaires, sont-elles guidées par un esprit philanthropique? On répondra par l’affirmative pour la petite poignée d’associations qui brillent par une certaine constance d’actions sur le terrain et dans le temps.

La négative concerne la grande majorité qui apparait et disparait au gré des échéances électorales. Cette catégorie d’associations, brille par la médiatisation outrancière de leurs actions, et cherchent à renvoyer auprès des futurs candidats et leurs états-majors, l’image des personnes qui ont pignon sur rue dans les quartiers sous intégrés, perçus comme des zones de non droit et belliqueuses.

Les membres de ces associations, ne sont pas des philanthropes. Ils sont guidés par l’appât du gain. Le gain qu’ils espèrent percevoir des candidats en lice à l’élection présidentielle pour battre campagne en faveur de ces derniers, dans les quartiers populaires catalogués hostiles et réfractaires aux politiciens.

A terme, le gros de l’argent débloqué et perçu par ces associations pour battre campagne est utilisé à des fins personnelles.

Vigilance !

SJM

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