Avec la reprise des travaux de l’axe routier PK 12 – PK 105, dans les prochains jours, par le chinois China State, le Gabon va atteindre plus de 1 000 km de routes bitumées soit 10% du réseau national. Pourtant, certains axes importants continuent de constituer à ce jour des chaînons manquants pour relier les neuf provinces du pays.
Avec un réseau de voies terrestres estimé à 9170 km, dont 936 km de routes bitumées, seul 10% des routes du Gabon ont pu être bitumés à ce jour. Cette réalité, freine les ambitions du pays en terme de développement, agricole, du tourisme, de transports marchandises et passagers.
L’annonce de la reprise des travaux de l’axe routier PK 12 – PK 105, sur la route nationale 1, par le ministre des Travaux publics, Arnauld Engandji, est une note d’espoir qui devrait mettre fin à une absurdité : plus on se rapproche de Libreville, moins la route est bonne, excepté l’axe Pk 5 – Pk 27, dont une partie vient d’être livrée. C’est aussi le cas de la route 10 Ntoum – Cocobeach et Ntoum – Dongila qui rend de facto ces sites balnéaires difficilement accessibles.
Sur cette nationale 1, on peut toutefois rouler de Kango (100 km de Libreville), jusqu’à Ndendé sur le billard. Cependant, de Ndendé à Mayumba en passant par Tchibanga, sur la Nationale 6 on note deux chaînons manquants. Le premier, à l’entrée du village Penioundou, jusqu’à Tchibanga, soit une trentaine de kilomètres, et le deuxième entre le village Bilanga et St Antoine, soit près d’une dizaine de kilomètres. Une situation occasionnée par le contentieux, non encore vidé, entre l’Etat gabonais et le groupe Cericom-Santullo.
Si la route nationale 2 qui part de Bifoun à Bitam, via Ndjolé, Mitzic, Oyem est totalement bitumée, routiers et passagers regrettent que la nationale 5, ce raccourci entre Kougouleu et Bibasse pour rallier Oyem via Medouneu, ne leur profite pas. Tout comme elle ne facilite pas la visite du Parc du Monts de Cristal.
Au demeurant, entre 2009 et 2016, le Gabon a considérablement renforcé son réseau routier. 672 km de routes bitumées ont été construits et finalisés sur 11 tronçons routiers, soit une augmentation de 75% du réseau routier bitumé.
C’est un ainsi que le bitumage de la route Lalara – Ovan, sur la nationale 5 a constitué a constitué un grand espoir pour le désenclavement de la province de l’Ogooué-Ivindo. Toutefois, Ovan Makokou reste un vaste chantier. Tout comme l’axe Makokou – Okondja sur la route 15 pourtant carrossable.
Il n’y a aucun doute, durant la décennie 2010-2020, le Gabon aura construit plus de routes que durant les 50 premières années depuis son l’indépendance. Mais, face au flux annuel de transport qui devrait être multiplié par 12 entre 2009 et 2025, passant de 4 millions de tonnes à 50 millions de tonnes transportées, selon les spécialistes du ministères des transports, le pays devrait relever ce défi à travers le développement des routes, mais aussi des transports ferroviaires, aéroportuaires, maritimes et fluviaux.
Malgré des investissements importants dans le domaine aéroportuaire, outre Libreville et Port-Gentil, les aéroports des sept autres villes, restent sous-exploités. Et le développement de la route y est pour quelque chose dans les cas de Lambaréné, Mouila et Tchibanga.
Malgré le chemin de fer qui permet de rallier les provinces de L’Ogooué-Lolo et du Haut-Ogooué difficilement accessibles par la route, La nationale 3 reste un véritable chaînon manquant entre Ndjolé et Lastourville, même si le reste du tronçon qui relie le Haut-Ogooué via La Léyou est bitumé.
Le dernier grand chantier, véritable chantier du siècle, est la route Port-Gentil – Omboué, longue de 93 km et qui permettra de relier la province de l’Ogooué-Maritime joignable jadis uniquement par bateau ou par avion. Ce chantier majestueux qui compte les 3ème et 4ème plus grands ponts d’Afrique serait cependant une œuvre inachevée si le chaînon manquant entre Omboué et Mandilou, jonction avec la nationale 1, de plus de 100 km n’étant mis en chantier.
Pour le reste, notamment les voies secondaires, il faut compter avec la restauration des régies régionales des travaux publics, dont la direction générale de l’entretien des routes et aérodromes compte près de 1700 agents, pour entretenir les routes, dont la plupart resteront encore pour longtemps en latérite mais néanmoins carrossables.
Marianne Iwany