La rumeur autour d’un nouveau remaniement de l’appareil gouvernemental ne cesse d’enfler ces dernières heures au Gabon. À moins d’un an de l’élection générale, le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba ne cache pas sa colère face à la lenteur dans l’exécution des chantiers, censés améliorer le quotidien des populations.
Au cours du conseil des ministres qu’il a présidé hier, 10 août 2022, le président de la République a une nouvelle fois instruit son gouvernement à « davantage s’investir sur le terrain politique et social afin de mieux circonscrire les préoccupations des populations et d’y apporter des solutions concrètes ». Peut-être l’avertissement de trop.
C’est en tout cas ce que pense le gabonais lambda au regard des insuffisances ô combien flagrantes de l’appareil gouvernemental. Et ce, malgré une conjoncture plus favorable, que les deux précédentes années, durant lesquelles la pandémie liée à la Covid-19 n’a pas laissé suffisamment de marche de manœuvre pour la réalisation des chantiers dit prioritaires.
Sans remettre en cause les avancées observées dans plusieurs domaines la balance sociale pèse toujours du côté des insuffisances. Les réalisations aussi salutaires soient-elles, peinent à faire oublier au commun des gabonais la recrudescence de la flambée des prix des denrées alimentaires, de l’état de délabrement avancé des structures sanitaires publiques, doublé d’une assurance maladie qui ne fonctionne pas ou presque pas ( c’est selon que les gérants des structures se soient levés du bon pieds), le manque d’eau criard dans les quartiers malgré les milles et un programmes d’assainissement lancés à grandes pompes, sans oublier l’insalubrité devenu tellement flagrante que plus personne ne s’en émeut, et l’épineux problème des routes, dans la capitale comme dans l’hinterland ayant coûté la vie à plusieurs gabonais ces dernières semaines.
La colère du chef de l’exécutif aujourd’hui est tel qu’il n’a de cesse de taper du poing sur la table à chaque rencontre avec son gouvernement. Lequel au regard de son actualité se complait dans les effets d’annonce aux allures de discours de politiques politiciennes. La question d’un remaniement qui se chuchote ici et là apparaît, au regard de ce qui précède, comme une impérieuse nécessité.